L’histoire de The Inpatient se déroule une soixantaine d’années avant les événements d’Until Dawn, dans le sinistre asile de Blackwood. L’occasion de vivre de l’intérieur la terrible tragédie qui a frappé une équipe de mineurs coincée dans la montagne. Dans la peau d’un homme (ou d’une femme) amnésique, on devra dans un premier temps répondre à un interrogatoire mené par le Docteur Bragg, le propriétaire des lieux dont les expériences n’ont pas l’air très claires. On s’aperçoit rapidement que dans The Inpatient, l’un des principaux objectifs sera de rassembler suffisamment de souvenirs pour comprendre le sens de notre présence à Blackwood. Une tâche facultative qui incite à l’exploration, même s’il ne faut pas s’attendre à une aire de jeu aussi spacieuse que celle d’Until Dawn. D’ailleurs, la première heure se résume essentiellement à tourner en rond et à causer dans sa cellule, quelques hallucinations venant briser la monotonie ambiante. Cela dit, ces conversations permettent de se familiariser avec les fonctionnalités vocales du PlayStation VR, étant donné qu’il est possible de prononcer à haute voix les réponses au lieu de les sélectionner avec les PlayStation Move ou la DualShock 4. C’est plutôt bien vu en termes d’immersion, d’autant que la reconnaissance est au top, et que les répliques sont formulées de façon à ce que le résultat soit le plus naturel possible.
PLUS ON EST DE FOUS, PLUS ON FLIPPE !
Par contre, on ne peut pas être aussi élogieux à l’égard des gestes que The Inpatient galère à reproduire à l’écran. Bien évidemment, il est préférable d’opter pour les PS Move, mais même avec eux, ce n’est pas évident de se saisir des objets avec précision. Lors de notre premier run, on était convaincu qu’il n’était pas possible de grignoter le sandwich tendu par l’infirmière ; on a pourtant passé de longues minutes à essayer de le porter à notre bouche. Par ailleurs, si le body awareness est une excellente chose, on a parfois l’impression que la tête de notre personnage est légèrement décalée par rapport au reste de son corps, surtout quand on regarde vers le bas. Mais le pompon, ça reste la gestion des collisions à la ramasse : le poignet a tendance à partir en vrille dès que l’on est trop près d’un mur, par exemple. Bref, heureusement que les interactions sont limitées. A l’instar d’Until Dawn, le jeu intègre le fameux effet papillon avec lequel chaque décision prise a un impact sur la suite de l’aventure ; et pour être honnête, le système est moins efficace qu’avec le groupe de teenagers. En effet – sans vouloir spoiler quoi que ce soit – a aucun moment on n’a la sensation que tel ou tel choix peut conduire à l’irrémédiable ou à un immense soulagement ; alors que dans Until Dawn, on savait que l’on allait forcément payer un excès de confiance ou un manque d’empathie.
A l’instar d’Until Dawn, le jeu intègre le fameux effet papillon avec lequel chaque décision prise a un impact sur la suite de l’aventure ; et pour être honnête, le système est moins efficace qu’avec le groupe de teenagers.
Après, les embranchements narratifs demeurent multiples et certaines actions modifient clairement la fin du jeu – sans forcer, nous en avons découvert quatre, sachant que des protagonistes peuvent mourir en cours de route – mais la plupart des conséquences sont anecdotiques. L’un des autres reproches que l’on peut faire à The Inpatient, c’est son rythme inégal. Si Supermassive Games prend le temps de planter le décor au début, tout s’accélère subitement – et de manière incompréhensible – par la suite. En plus, comme notre personnage n’est pas capable de courir, même les supposés moments de tension nous laissent de marbre. C’est dommage, car sur le plan visuel et sonore, le jeu fait largement le job. L’asile regorge d’endroits hyper crades, et les cadavres qui jonchent le sol participent à l’atmosphère malsaine de The Inpatient. Malgré la vue subjective, on ne peut pas vraiment dire que la flippe soit au rendez-vous, un seul jump scare ayant fonctionné pour notre part. En fait, le jeu actionne des ficelles connues, quitte à devenir prévisible et sans relief. Enfin, on regrettera que The Inpatient ne révèle absolument rien sur la malédiction des Wendigo, ce qui aurait permis de contrebalancer avec la durée de vie particulièrement courte et les personnages secondaires insignifiants.