L'idée du remake Tales of Hearts R est de reprendre la trame principale, les personnages et les thèmes abordés dans le jeu original sur Nintendo DS, mais de transformer le jeu radicalement dans sa forme. On retrouve donc au centre de cette aventure Kor Meteor, un jeune homme de 16 ans capable d'utiliser les Soma, ces étranges artefacts millénaires qui peuvent servir d'arme contre les parasites qui infectent la Spiria (essence du cœur et de l'esprit) des gens. Sa vie va basculer lors de sa rencontre avec la jeune Kohaku Hearts, venue demander l'aide du grand-père de Kor, un des plus grands somatistes de son époque, et ce afin de faire face à la malédiction de la sorcière Incarose. Hélas, les choses tournent rapidement au vinaigre et Kor brise par accident la Spiria de Kohaku. Aux côtés de Hisui, le frère aîné de la jeune fille, notre héros va devoir prendre la route afin de retrouver les fragments de la Spiria de Kohaku et l'aider à reconstituer sa véritable personnalité. Bien entendu, comme dans tout bon représentant du genre, cette quête nous amènera à rencontrer de nouveaux partenaires et de dangereux adversaires et à mettre les doigts dans des engrenages politiques insoupçonnés. Si le scénario proposé trouvera sa place dans le cœur de certains, on regrettera tout de même la terrible linéarité de l'aventure et le manque de quêtes annexes, les seules options laissées au joueur étant celles de la discussion au sein de son groupe de héros. Et là encore, n'escomptez pas avoir spécialement le choix dans vos conversations...
SOMA... SOMA... SOMNIFÈRE ?
Si on retrouve bien d'entrée de jeu les ingrédients classiques du J-RPG, on ne peut qu'être déçu du niveau visuel de ce Tales of Hearts R. La PS Vita est tout de même capable de mieux que ce rendu à peine digne de la PSP : avare en animations, même pour ses héros, le titre de Bandai Namco Games propose également des textures bien tristes, un nombre limité de protagonistes à l'écran et de polygones affichés ou encore des environnements manquant cruellement de détails et de personnalité... En effet, au-delà de cette pauvreté technique, on réalise que les choix de la direction artistique ne changent rien à la donne et on peine vraiment à trouver un quelconque charme dans le design du jeu. La mise en scène, tout aussi archaïque, ne propose que des cinématiques limitées, mixées à des morceaux d'animé issus du Tales of Hearts original. Si on ajoute à cela des boucles musicales trop courtes et trop peu variées (un seul thème pour les villes...), des dialogues niais et rapidement casse-pieds, on ne trouve guère que la présence d'un doublage japonais pour se réchauffer le cœur durant les phases d'exploration. Mais allez, ne soyons pas trop pingres, et soulignons tout de même que le dynamisme des combats ne pâtit pas de ce niveau technique très médiocre...
TALES OF TRISTESSE
Au milieu de cette aventure scriptée, seul le système de combat et d'évolution des personnages principaux s'en tire en effet avec les honneurs. Les joutes se déroulent toujours en temps réel dans un espace de combat limité et prédéfini et se basent sur un système de combos à enchaîner après avoir infligé un minimum de dégâts à l'ennemi. Vous pourrez alors vous téléporter rapidement dans son dos et lui infliger attaques classiques et Artes d'Ether, seul ou à deux pour un maximum d'efficacité. Si on ne retrouve pas le système de duo de Tales of Xillia (ce qui est bien dommage), il est tout de même possible de paramétrer le comportement de ses petits camarades, de les incarner bien sûr et de partager certaines capacités spéciales au fur et à mesure que les relations personnelles entre les héros s'intensifient. Intéressant, mais loin d'être renversant, surtout en 2014...