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Test également disponible sur : Wii

Test Super Smash Bros. Brawl

Les Notes
16 20 note multi-utilisateurs Super Smash Bros. Brawl 4 5

On peut lui reprocher tous les défauts du monde mais Super Smash Bros. Brawl fait partie de ces rares jeux de baston qui parviennent à réunir quatre pèlerins autour d'un seul et unique jeu de baston. Certes, les profanes auront du mal à se faire à l'idée que le facteur "chance" est à prendre en compte pour espérer sortir vainqueur, mais les initiés savent éperdument qu'un minimum de skill est surtout nécessaire pour que ce capharnaüm visuel devienne enfin lisible. En revanche, on peut reprocher à Super Smash Bros. Brawl de ne pas avoir pris trop de risques et d'être davantage une - légère - évolution de l'épisode précédent. Cela dit, le contenu est suffisamment massif pour qu'il devienne un incontournable de la ludothèque Wii. Et c'est déjà pas mal !


Les plus
  • Le jeu en ligne
  • Une réalisation soignée
  • Le contenu nucléaire
  • Des musiques d'anthologie
  • Les Final Smash
  • Des nouveaux persos
  • Un véritable mode Aventure...
Les moins
  • ...au scénario décousu
  • Bordélique pour les néophytes
  • Pad GameCube de préférence
  • Encore et toujours des personnages clonés.


Le Test

Après avoir déchaîné les passions sur Nintendo 64 et GameCube, la série Super Smash Bros. débarque sur Wii avec une déclinaison Brawl qui, à elle seule, met la pression à tous les autres titres du genre qui jouent à cache-cache. Comme si la présence de milliers de fans derrière un casting stratosphérique suffisait à déséquilibrer le combat, et décourager les concurrents les plus téméraires. Super Smash Bros. Brawl utilise la même recette que ses prédécesseurs, en pressant jusqu'à l'os les innombrables licences détenues par Nintendo et ceux ayant souhaité participé à cette grande messe vidéoludique. La saveur est donc forcément différente par rapport aux années passées, mais l'assurance toujours la même : celle d'un champion hors catégorie.


Pour les rares néophytes qui n'auraient pas eu l'occasion de s'y initier, Super Smash Bros. se réduit à un seul objectif : éjecter son adversaire de l'aire de combat ; le genre de psychose à vous gâcher une nuit, si ce n'est plus. Les anciens le savent déjà : pour expédier son adversaire dans l'au-delà, du moins durant quelques secondes, il faut faire grimper progressivement son pourcentage de dégâts subis, ce qui a pour effet d'affaiblir au fur et à mesure sa résistance physique, et de l'exposer à des attaques naturellement de plus en plus puissantes. Dans ce contexte, le Smash représente l'exécution suprême, celle qui conclut un travail de sape rondement mené, entrecoupé de sauts et d'attaques vicieuses bouffant littéralement les viscères de l'ennemi. Une attaque chargée en somme, que l'on savoure avec délice du coin du pouce ou de l'oeil, c'est selon. L'autre moyen - plus classique - de nettoyer la zone de combat est de provoquer tout simplement un ring out, une situation que l'on rencontre surtout lors des parties à quatre joueurs. Ces notions de base bien en tête, les différentes rubriques de Super Smash Bros. Brawl s'égrainent à l'écran, avec très peu de changements, soyons honnête. L'Emissaire Subspatial est sans doute LA nouveauté de Super Smash Bros. Brawl en solo, avec un scénario décousu qui plonge le joueur dans une aventure d'une douzaine d'heures environ. Aussi muette que les Daft Punk et leur Electroma, la quête tente de proposer des ramifications qui baignent dans un illogisme sidérant, à la limite du ridicule, qui fait perdre le fil conducteur au fil des minutes. Les pseudo-rebondissements sonnent dans le vide, ne prennent même pas les tripes, et glissent irrémédiablement vers l'accessoire. Des points obscurs de l'Emissaire Subspatial qui ne doivent pas pour autant faire oublier que le solo de Super Smash Bros. Brawl alterne habilement phases de plate-forme et sessions de combat, ce qui évite de sombrer dans un rythme soporifique. Par ailleurs, les stages s'inspirent naturellement de l'univers de chacun des personnages, ce qui renforce par moments cette impression d'incohérence ambiante malgré quelques idées sympathiques. On pense notamment à la possibilité d'intégrer plusieurs personnages à son équipe, ce qui pourrait plaire aux habituels fans de RPG. Quant aux envahisseurs subspatiaux, ils sont divisés en plusieurs catégories, un excellent prétexte pour les développeurs de les doter d'attaques différentes. On n'oubliera pas non plus d'évoquer les autocollants qui permettent d'améliorer les caractéristiques des personnages comme dans un véritable jeu de rôle, et accéder à de nouvelles magies. Mouais. L'Emissaire Subspatial est un paradoxe à lui tout seul : il marque à n'en pas douter une nette amélioration par rapport au solo de Super Smash Bros. Melee, mais n'arrive pas réellement à capter l'attention du joueur de bout en bout. Des coupures souvent fatales dans ce genre d'exercice, que ce soit seul ou à deux.

 

La Grande Famille

 

L'inébranlable mode "Classique" est toujours de mise dans Super Smash Bros. Brawl, avec pas moins de douze combats à mener pour espérer affronter Créa-Main, le maître des lieux. Si c'est ici que l'on pourra débloquer la plupart des personnages, le mode s'avère toujours aussi ennuyeux, seul dans sa chambre. C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison qu'une option deux joueurs a été ajoutée au mode Evénements; l'occasion d'accomplir les différents objectifs avec un ami. On terminera le tour du solo de Super Smash Bros. Brawl avec le mode "Stade", et ses salles annexes,  qui se montrent un peu plus convaincants. On pense notamment à Smash dans le mille qui consiste à briser toutes les cibles présentes à l'écran. Il existe cinq terrains différents, chacun correspondant à un niveau de difficulté précis. Smash en masse met les nerfs à rude épreuve, puisqu'il faudra éliminer le plus de créatures polygonées possible. Prisé par tous les aficionados de la série, Concours de Home-Run fait un retour fracassant dans Super Smash Bros. Brawl, avec un changement de taille : un champ de protection a été ajouté aux abords de la plate-forme sur laquelle se trouve le sac de frappe, pour offrir plus de possibilités destructrices au joueur. Le but est toujours le même : faire augmenter le pourcentage de dégâts du sac de frappe avant de l'éjecter avec une attaque Smash bien sentie. L'épreuve est bien évidemment chronomotrée, ce qui contraint le joueur à sélectionner les coups les plus efficaces. Efficacité ne rime pas forcément avec puissance ici, puisque les attaques les plus dévastatrices ne sont pas obligatoirement celles qui permettent d'exécuter les meilleurs combos pré-Smash. Par ailleurs, la barrière de protection n'est pas nantie d'une résistance à toute épreuve, et chaque choc avec le sac de frappe risque de la briser. Enfin, le mode "Boss Battle" permet, comme son nom l'indique, d'affronter à la queue-leu-leu les dix boss du jeu de façon aléatoire, même si l'Emissaire Subspatial sera toujours placé en fin de liste.

 

Efficacité ne rime pas forcément avec puissance ici, puisque les attaques les plus dévastatrices ne sont pas obligatoirement celles qui permettent d'exécuter les meilleurs combos pré-Smash."

 

Le casting de Super Smash Bros. Brawl se veut légendaire. Le titre affiche 35 personnages là où Super Smash Bros. Melee en comprenait 26. Bien évidemment, tous ne sont pas disponibles dès le départ, et il faudra suer en peu avant de se targuer de tous les posséder. Si la disparition de Mewtwo en laissera plus d'un en larmes, l'arrivée du Capitaine Olimar et de ses Pikmin ajoutera une dose de skill au roster du jeu. S'ils reviennent souvent au moment d'évoquer les nouveaux combattants de Super Smash Bros. Brawl, c'est parce qu'ils ne reprennent pas la command list d'un perso existant, ou ayant existé. Les plus rigoureux tenteront sans doute de rapprocher leur profil offensif  (attaques longues pour bénéficier d'un maximum de sécurité) à celui du Dresseur de Pokémon et ses trois acolytes (Herbizarre, Carapuce, Dracaufeu), en pointant toutefois du doigt le fait qu'Olimar dispose d'un panel de coups légèrement supérieur avec cinq types de Pikmin différents. Toujours au rayon des arrivées, on note aussi la présence de Pit sorti tout droit de Kid Icarus, avec le corps fragile d'un ange qui vient de naître. Pas franchement costaud, il est un adepte des combos qui donnent le tournis, un peu à l'image de Yoda dans le futur Soul Calibur IV. Super Smash Bros. Brawl a tout de même conservé les valeurs sûres de la série, telles que Bowser qui semble avoir légèrement gagné en vitesse. Pas de quoi en faire un personnage cracké, mais tout de même. La castration la plus flagrante demeure celle de Ganondorf, qui a perdu son jeu de jambes qui le rendait redoutable dans le volet précédent. Même s'il possède une force de frappe toujours aussi hallucinante, les coups dans le vide ne sont plus permis. D'un point de vue général, la prise en main a subi quelques changements dans Super Smash Bros. Brawl. En effet, la première chose que l'on remarque lorsque l'on prend le jeu en main c'est que la vitesse de jeu a été ralentie par rapport à Super Smash Bros. Melee, afin de favoriser les attaques placées. Les combats sont désormais placés sur l'anticipation, et la victoire ne passe plus nécessairement par des réflexes de fou et des combos dévastateurs. Super Smash Bros. Brawl impose de nombreuses arènes de taille réduite dans lesquelles la quasi totalité des personnages peuvent revenir d'un ring out qui leur tendait les bras. Insignifiante de prime abord, la possibilité de sauter sur la tête de ses adversaires permet de les clouer au sol le temps de quelques secondes, ou bien même de les ramener à terre si l'on prend appui sur eux alors qu'ils se trouvent dans les airs. Le genre de détail qui peut vous permettre de gagner un ticket pour le Japon lors de compétitions en Team Battle. Bref, Super Smash Bros. Brawl ne s'adresse plus uniquement aux geeks comme dirait l'autre, mais à un public beaucoup plus large, ce qui semble correspond à la cible que la Wii vise depuis ses débuts.

 

Meteor Smash

L'autre innovation introduite par Super Smash Bros. Brawl est le Final Smash, une sorte de furie capable de faire basculer un match pour faire comme les grands. Plus sérieusement, pour l'activer, il faudra préalablement récupérer la balle Smash qui apparaît de façon aléatoire durant les combats. Pour ajouter un peu de tension dans les débats, les développeurs l'ont munie d'une coque protectrice qui ne baisse pas le string au bout d'un coup de poing. Il faudra donc la matraquer comme un forcené pour espérer la récupérer. A défaut d'assurer de façon ferme et définitive la victoire, le Final Smash assure en tout cas à son propriétaire de claquer plusieurs hits d'une simple pression sur le bouton, pour peu que l'angle d'attaque soit minutieusement choisi. On ne dévoilera pas les coups spéciaux de chacun des combattants ici, mais là encore on observe une certaine inégalité dans l'application de cette furie made in Nintendo. Certains personnages sont assurés de faire mouche, d'autres peuvent frapper dans le vide; un peu rude lorsque l'on s'est battu comme un chien pour chiper le sésame au nez et à la barbe des autres adversaires. On pense notamment à Bowser qui, en occupant subitement tout l'écran, nécessite tout de même une certaine maîtrise pour faire mal. Dès lors, un déséquilibre est automatiquement créé entre les personnages, certains présentant une fiche d'identité quasi parfaite, que ce soit avec ou sans le Final Smash. Dur à avaler. Bien évidemment, le Final Smash fait partie des options que l'on peut désactiver dans Super Smash Bros. Brawl, mais cela revient du coup à enlever de l'intérêt au jeu qui repose, il faut le reconnaître, sur ce bordel savamment orchestré par Nintendo à l'écran. Seuls les disciples y verront du skill, une théorie qui ne relève pas de l'utopie. En fait, il s'agit d'être suffisamment doué pour analyser en quelques secondes une situation à l'écran, et c'est le principal défi que Super Smash Bros. Brawl impose à chaque combat. En termes de réalisation, le jeu ne casse pas des briques. Une logique implacable, au vue des caractéristiques techniques de la Wii qui n'a jamais caché sa haine pour la haute-définition. Toujours est-il que Super Smash Bros. Brawl est beau, mais pas autant qu'un Super Mario Galaxy. L'écart qui le sépare de Super Smash Bros. Melee est loin d'être énorme, même si les détails sont nettement plus nombreux à l'écran. Les détails, c'est justement sur ce points que les développeurs ont lourdement insistés, avec des mimiques retravaillés, des effets lumineux plus nombreux, des horizons meublés et une animation plus fluide. Le character design de Super Smash Bros. Brawl est vraiment bien fichu, c'est vrai, et c'est un véritable régal de voir les persos se balader à l'écran avec une dégaine qui leur est propre. Mention spéciale pour l'ambiance sonore du titre qui est nettement plus immersive que dans Super Smash Bros. Melee. Les personnages donnent de la voix, font pratiquement oublier cette niaiserie qui caractérise les enfants de Nintendo, même si on n'est pas dupes. Enfin, rappelons que la galette du jeu contient pas moins de 257 thèmes musicaux tous aussi envoûtants les uns que les autres. Ca fait réfléchir.






Adrien Cormier

le mardi 1 juillet 2008
19:01




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