Test Saint Seiya : Hades

Pour on ne sait quelle raison farfelue, Bandai Namco Games et Dimps ont décidé d’adapter le chapitre "Hades" pour la suite de Saint Seiya sur PS2. Alors que la planète entière s’attendait à une suite scénaristique logique, à savoir redécouvrir la splendide saga "Asgard", nous voilà donc lésés avant même d’avoir le jeu en mains. Loin de nous l’idée d’avancer que le chapitre "Hades" est inintéressant - quoique la seconde partie "Inferno" reste une déception énorme – mais on aurait aimé que la chronologie d’une telle série soit respectée. Mais pour comprendre un tel choix, il faut se placer du côté des développeurs qui ont tout simplement joué la carte de l’économie et de la facilité. En effet, adapter le chapitre "Hades" après celui du "Sanctuaire" est un gain de temps et d’argent considérable. La plupart des protagonistes entre les deux sagas étant sensiblement le même, il ne restait plus qu’à ajouter quelques personnages supplémentaires ou de recolorer et redessiner certaines armures pour faire croire à la nouveauté. Même topo côté décors où les 3/4 des combats ont lieu au sanctuaire mais de nuit. Et oui, vouloir sortir une suite en l’espace d’une seule année demande certaines concessions et sacrifices. Passez du chapitre "Sanctuaire" à celui "d’Hades" en est un qu’on ne tolère déjà pas.

Aruite, aruite...

Cette vérité enfin établie, il est donc plus aisé de comprendre pourquoi les évolutions graphiques entre Saint Seiya, Les Chevaliers du Zodiaque : Le Sanctuaire et Saint Seiya, Les Chevaliers du Zodiaque : Hades sont inexistantes. Le moteur 3D n’a pas changé d’un iota, les personnages sont toujours aussi mal représentés – Shun et Sion en tête de liste – et l’animation toujours aussi mécanique. Pour trouver un véritable changement dans ce nouvel épisode, il faut se tourner du côté du gameplay, bien plus intéressant et efficace pour l’amateur de combats cosmo-galactiques. Les bases restent sensiblement les mêmes mais Dimps a su écouter et lire attentivement la longue liste de défauts énumérés par les fans et les critiques pour améliorer son produit. Tout d’abord, on se rend compte que nos Chevaliers se déplacent plus vite, beaucoup plus vite même. C’est comme si on avait injecté un moteur V6 à une 2CV. Le résultat à l’écran saute immédiatement aux yeux et on peut enfin parler d’un quelconque système de combat. Le dash fait d’ailleurs partie de ces nouveautés qui permettent de se déplacer plus rapidement. Une astuce qui fonctionne aussi bien vers l’avant pour surprendre son adversaire que vers l’arrière pour fuir le combat. Mais ce n’est pas tout, désormais il est aussi possible d’esquiver les attaques de son adversaire en faisant pivoter son personnage sur les côtés, un peu de la même manière que Soul Calibur. Quelques pas sur les côtés au moment où son opposant balance une vague d’énergie et le voilà à la merci de vos coups. C’est assez efficace, surtout quand il est possible d’ajouter un dash supplémentaire pour pivoter autour de lui à une vitesse accrue. Assez grisant.

Ensuite, ceux qui ont conservé les techniques du premier épisode en tête vont devoir réapprendre quelques techniques. Saint Seiya, Les Chevaliers du Zodiaque : Hades se veut un peu plus technique, même si le terme semble déjà de trop pour un jeu de cette trempe. Entendre par-là qu’il ne suffit plus d’appuyer sur la touche "Rond" pour déclencher une super attaque, celle qui permet à chacun des personnages du jeu d’être unique. "Météores de Pégase" pour Seiya / Seyar, "Poussière de diamants" pour Hyoga, "Colère du dragon" pour Shiryu ou bien encore "Cristal Wall" pour Mü et Sion. Dorénavant, il va falloir faire fonctionner un peu plus sa matière grise puisque la touche L1 entre désormais en compte et devient donc la touche nécessaire en plus pour pouvoir exécuter ces attaques. Combiné à la touche "Carré" par exemple et c’est la première des grosses attaques scriptées qui est assurée. Alliée au bouton X en revanche et c’est une explosion de cosmo-énergie qui nous attend. Quant à l’attaque ultime, celle qui permet de s’extasier devant son écran, il faut faire appel aux boutons L1 et "Rond" en même temps. Bon, pour cela reste un jeu d’enfant pour le commun des mortels surtout si on compare le gameplay à un Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi par exemple.

Fais péter ton Septième sens Chevalier !

Mais ce n’est pas tout ! A notre grande surprise, Dimps n’a pas hésité à reprendre certains éléments du gameplay de Dragon Ball Z : Budokai 3, leur dernier hit en date. Il s’agit de l’introduction de la charge du dragon de ce dernier qui, une fois enclenchée, s’effectue en plusieurs étapes (trois en cas de réussite totale) où le but est d’appuyer sur une des trois touches proposées et qui correspond à une attitude de combat (attaque, combo, défense). L’adversaire victime de cette attaque se doit lui aussi de faire son choix rapidement pour tenter de parer ou d’esquiver les frappes de son opposant. C’est assez efficace quoique assez répétitif dans les actions. En outre, certains contres se semblent pas fonctionner même si on estime avoir sélectionné la meilleure des parades. Bref, passons…Arrive alors la découverte du Septième sens, possible seulement selon certaines conditions et qui permet de faire exploser sa cosmo-énergie. Le décor se transforme alors en une toile de planètes et d’étoiles qui nous indique que notre Chevalier a atteint le stade ultime de ses compétences (force et rapidité) et que c’est le moment idéal pour achever son adversaire rapidement. Faut-il pour autant crier au génie ? Absolument pas et loin de là même. Les combats restent encore trop brouillons pour exploser sa joie, bien que le fan se contentera de ces ajouts maigrichons.

Par ailleurs, côté casting, la jaquette du jeu nous annonce 49 personnages. Un chiffre colossal pour un simple jeu de baston. Mais attention car parmi cette soi-disant tripotée de Chevaliers, seuls 5 personnages sont totalement inédits, à savoir Sion l’ancien Chevalier du Bêlier (qui reste tout de même un doublon de Mü l'autre Chevalier du Bêlier), Radamanthes, Orphée, Minos et Eaque, les deux autres Titans. Pour les autres personnages, on peut d'ores et déjà tablé pour une éventuelle suite du chapitre "Hadès", sic. Quant aux autres Chevaliers, on les connaît déjà de Saint Seiya, Les Chevaliers du Zodiaque : Le Sanctuaire et ce n’est pas l’ajout des armures replis des Chevaliers d’Or ou les trois armures différentes des Chevaliers de Bronze qui vont étancher notre soif de nouveautés. D’autant qu’on a perdu en route Sho le Chevalier d’Acier du Toucan, Misty le Chevalier d’Argent et les Blacks Saints. Mais le fan, le vrai, celui qui n’hésite pas à se lancer dans un achat passionnel, se délectera des longues, très longues séquences de dialogues entres nos preux Chevaliers venus défendre la cause d’Athéna et combattre le méchant Hadès. Seulement voilà, pour celui qui connaît déjà la série, difficile de rester devant autant de blabla à lire, surtout quand la mise en scène est à peine digne d’un stagiaire en audio-visuel. Pire encore, les temps de chargement entre chacun de ces dialogues sont atrocement longs et pénibles. On aurait alors pu se consoler avec les musiques officielles mais encore une fois, Atari n’a pas réussi à obtenir les licences officielles et il faut donc se contenter de musiques alternatives, assez fades il faut bien l’avouer. Mais pour conclure par une note positive, sachez que les voix par défaut sont les voix originales japonaises. Ouf !