Test Rumble Roses XX

De par son petit côté sexy, le spin off de la série Dead or Alive (ndlr : Dead or Alive Xtreme Beach Volleyball) a attiré la convoitise chez d’autres éditeurs. Et l’exemple le plus frappant est sans aucun doute Konami qui, en février 2005, a lâché ses petites dévergondées de catcheuses avec Rumble Roses. Petites culottes, gros bonnets et bain de boue, voilà le programme auquel on a assisté l’année dernière. Dis comme ça, on pourrait croire qu’il a de quoi s’amuser à une époque où les jeux pour petits pervers virtuels envahissaient les étalages. Mais là où Tecmo et son DOAX ont réussi à se faire une réputation de charme, Konami et Rumble Roses sont vite tombés dans la vulgarité doublée de clichés machistes dont Isabelle Alonso se serait amèrement délectée. Et pour ce Rumble Roses XX, on prend les mêmes et on recommence ! Reiko Hinomoto, Anesthesia, Aisha, Evil Rose, Candy Cane, Dixie Clemets, Miss Spencer, Makoto Haira, Aigle, Kunoichi Benikage et Lady X, elles ont toutes signées pour ce nouvel opus avec, comme d’habitude, la possibilité de choisir entre deux attitudes. Gentille fifille ou garce de première, selon votre choix la tenue vestimentaire et l’appréciation du public se ferra sentir au cours du match. Mais avant d’entamer les bourre-pifs de gonzesses, la séquence d’introduction du jeu nous met tout de suite dans le bain. Mélangeant sans retenue les scènes d’entrée de nos catcheuses, l’intro conserve la musique originale du premier opus Yankee Rose. Et ceux qui auront déjà tâté la mouture PS2 auront compris qu’une nouvelle fois mieux vaut laisser ses neurones au vestiaire afin de se rincer l’œil comme un beau diable. "The chaudes must go on !"

Oiroke no jutsu

Evidemment, comme en 2005, on aurait préféré un peu plus d’originalité quant aux choix opérés par Konami sur les tenues vestimentaires des demoiselles. Au lieu d’innover, les développeurs ont préféré assouvir les fantasmes de Monsieur Tout le Monde en mettant en scène une infirmière aux mœurs légères, une habituée des soirées SM, une cow-girl, une punkette délurée, une danseuse aux formes généreuses ou encore une geisha timide. Mais la principale nouveauté de ce Rumble Roses XX est la possibilité de créer soit même la femme de ses rêves, celle qui tâche les draps les soirs de solitude. Encore faut-il aimer les clones d’Amélie Mauresmo car la création de son avatar manque quelque peu de finesses au niveau de la modélisation du physique. Alors que le visage et la palette de coiffures permettent de créer une femme mimi tout plein, la personnalisation de sa morphologie change complètement la donne. En effet, on a l’impression d’assister à un gavage d’anabolisants tant la musculature de ses frêles jeunes filles ressemble à s’y méprendre à celle d’un homme. Des bras aussi gros que mes cuisses, des épaules inspirées de la carrure d’un Jean-Pierre Castaldi et des poteaux de rugby en guise de guibolles, pas de doute si on veut éviter de créer un travesti maquillé à la truelle il faudra faire des concessions et réduire proportionnellement les muscles des bras, des jambes et du corps. Konami a privilégié la modélisation de la poitrine, fort généreuse il faut le dire, au reste de la création du personnage. Mais là aussi on remarque qu’ils n’ont pas le même savoir-faire que Tecmo. Le moindre mouvement de corps, même le fait de respirer, fait bouger les seins à la manière d’une bombe à eau. Ce n’est pas crédible pour un sou mais il faudra s’y habituer car les nombreux costumes et maillots de bain à débloquer les mettront en avant plus que de raison.

Roses on your marks !

Et pour faire son shopping, idée emprunte à DOAX et absente du premier opus, il va falloir monté sur le ring et remporter plusieurs matchs d’affilée avant de pouvoir se payer des tenues affriolantes, des maillots de bains coquins ou des objets à utiliser en Mode Séance Photo. Il existe plusieurs types de combats. Outre le très classique Un contre Un, il existe 7 évènements différents. Proche du 1vs1, le PPH vous oblige à terminer avec une prise de soumission. Pour les autres, il s’agit essentiellement de matchs à plusieurs soit en Double (2 vs 2 et les Parties à Handicap) soit chacun pour soi (Match Royal à 3 ou à 4). La Partie de la Reine, quant à elle, oblige la perdante à exécuter un rituel humiliant (limbo, chatouilles, yoga, para para, samba ou poser devant l’objectif). Le dernier mode de jeu, inédit, s’intitule Combat de Rue qui, à la manière des nombreux jeux de baston traditionnels, oppose deux personnages dans une petite arène avec pour seul objectif de réduire la santé de son adversaire à zéro. Pas de soumissions, ni de placages, ici on tape, on court et on tape jusqu’à ce que mort s’en suive. Et franchement, autant laisser ce genre de jeu aux développeurs qui s’y connaissent ! Dans Rumble Roses XX, les coups de poings et de pieds, associés au bouton X, sont plus que répétitifs au même titre que les enchaînements manquant sérieusement de rythme. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat mais il faudra bien en passer par là pour devenir la Roses des Roses, autrement dit la championne incontestée du tournoi. 1vs1, 2vs2, PPH, Parties à Handicap, Combat de Rue, Royal à 3, Royal à 4 et Partie de la Reine… Mais où sont donc passés les combats dans la boue ? Ridicule sur PlayStation 2, Konami n’a pas voulu réitérer ce désastre. Allez zou aux oubliettes !

Elles griffent, elles mordent et elles tirent les cheveux !

Ce n’est pas parce qu’il y a 8 modes de jeux différents (plus l’option Xbox Live) qu’il faudra pour chacun avoir une technique de jeu bien spécifique. Si Rumble Roses XX se présente comme un jeu de catch, il n’en a pas pour autant toutes les subtilités comme la possibilité de s’accrocher aux cordes durant une prise de soumission ou le décompte lorsque vous sortez du ring. Du catch, le jeu de Konami n’en a gardé que les prises au corps à corps, les courses dans les cordes ou les sauts depuis un poteau. Mais là aussi tout est très limité et rigoureusement rythmé dès lors qu’on a capté le système de jeu. Rumble Roses XX ne joue pas sur la rapidité d’exécution, à cause de la lenteur de déplacements des catcheuses, ni sur une gestion des contres efficaces façon Dead or Alive 4 et encore moins sur les enchaînements de combos interminables. Ici, vous devez être réglé comme une horloge pour ne pas laisser le temps à votre adversaire de réagir. Une fois celle-ci au sol, en combinant un petit coup de tatanes puis une chope, vous parviendrez sans mal à affaiblir votre assaillant et ainsi à faire grimper votre jauge de finition. Une fois pleine, vous pourrez utiliser différents coups spéciaux : Mouvement Tueur, Mouvement Mortel, Mouvement XX (en double) et Mouvement Humiliation. Si les trois premiers s’avèrent assez peu puissants en match, le Mouvement Hum. peut renverser la situation. Lors de contres et de prises dévalorisantes, une petite jauge se remplit. Une fois pleine, votre adversaire se sent humilié, devenant alors votre chose et ne pouvant riposter à la prise exécutée avec LT. Cela dit, lorsque vous jouez en Tag Team, son partenaire peut la sauver in extremis. Il en est de même pour vous lors des soumissions et des placages. Encore faut-il que « le courant passe ». Une notion d’entente fait donc son apparition dans Rumble Roses XX. Merci Dead or Alive Xtreme Beach Volleyball ! Si vous attaquez involontairement votre partenaire, vous allez finir en mauvais termes auxquels cas celle-ci ne répondra plus à vos demandes de changement et n’interviendra pas durant le match lorsque la situation se dégrade. Ceci dit, les réactions en double sont plus qu’imprévisibles et plutôt aléatoires rendant les matchs peu passionnants. On préfèrera donc les matchs en solitaire avec la possibilité, lors des prises au sol, de jouer les caméramans en herbe en zoomant sans ménagement sur les petites culottes des demoiselles, en cadrant leurs poitrines avec un filet de bave au coin des lèvres et en remarquant les nombreux bugs de collisions gênant notre voyeurisme souvent inhérents aux jeux de catch.

Ce soir, je serais la plus belle pour aller catcher…

Maintenant sur un plan purement technique, les développeurs de Konami ont fait l’effort de proposer un jeu aux charmes graphiques efficaces sans pour autant exploiter les possibilités techniques de la Xbox 360. Afin de nous faire croire à une pseudo ambiance, les décors sont plongés dans un flou général ce qui tranche radicalement avec l’étroitesse des rings ou de l’arène du Combat de Rue. On aurait aimé une plus grande aire de jeu surtout lors des Royal à 4 où on a l’impression de se marcher sur les pieds. Maintenant pour ce qui est des effets de lumières et de reflets, le spectacle est garanti. Le petit shorty de Reiko luisant sous les feux des projecteurs ou la combinaison en cuir d’Evil Rose lors des street fightings de nuit ne sont pas pour nous déplaire, au même titre que les changements de luminosité lorsque les combats en extérieur s’éternisent. Seulement voilà, ce petit aspect plastique des vêtements, on le retrouve également sur les corps des catcheuses qui, à la manière de DoA, font un peu trop poupée de cire. On aura beau tchaoupiné dans la garde-robe de son personnage, cela ne changera rien. A propos des tenues, tout acheter dans le Magasin demandera du temps et de la persévérance car en plus de ne pas être forcément très intéressant, la faute à des modes de jeux assez similaires, on n’a aucune notion de l’avancement de notre catcheuse et quand est-ce qu’elle pourra affronter la Rose des Roses afin de lui ravir sa ceinture. Seuls les joueurs, collectionneurs dans l’âme, auront un soupçon d’intérêt à finir le jeu.