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Test également disponible sur : DS

Test Nintendogs

Test Nintendogs
La Note
15 20
 

Les plus
  • Enfin une belle 3D sur DS
  • Reconnaissance vocale bluffante
  • Addictif
  • Troublant pour les racailles
  • Intéractivité des environnements
Les moins
  • Manque de souplesse par moments
  • S'adresse principalement aux joueurs occasionnels
  • Encore un jeu Nintendo rose-bonbon


Le Test

Avec Nintendogs, la firme de Kyoto nous prend encore une fois par les sentiments. Destinés avant tout aux mineurs et à la gent féminine, ces chiots attendrissants vont certainement séduire au passage les esprits les plus rebelles. Attention à l'effet de mode !


"C'est le genre de jeu qui est chouette mais auquel on a un peu honte de jouer...". Cette citation du doyen de JeuxActu résume parfaitement la saveur sucrée que laisse sur la langue ce petit bout de chou de Nintendogs, qui surprend aussi bien dans sa réalisation que dans sa conception. Certes, Konno-San ne peut se targuer d'avoir créé un genre qui existait déjà en cristaux liquides, mais Nintendo fait encore preuve de génie en concevant un jeu taillé sur-mesure pour une Nintendo DS archi-convaincante dans son rôle de niche virtuelle. En plus de posséder un pouvoir ludique attractif, Nintendogs est le symbole de la politique menée actuellement par Nintendo; à savoir mettre dans sa poche les joueurs occasionnels, celles et ceux que Sony et Microsoft ne cherchent pas vraiment à convaincre de prendre la manette. Avant de devenir hardcore, Satoru Iwata et ses pairs estiment que ces gamers du dimanche préfèrent une approche moins brutale du jeu vidéo. En les confrontant à une situation qu'ils pourraient facilement retrouver dans la vie quotidienne - l'éducation d'un chiot en l'occurrence - on peut penser que la digestion des pixels n'en sera que plus facile. Une théorie uniquement vérifiable sur le long terme...

 

30 millions d'amis

 

En attendant, Nintendogs est bel et bien là, et les aboiements qui sortent du chenil rappellent au joueur qu'il est temps d'adopter sa première boule de poil, les 1000 $ constituant le pactole de départ. Au niveau du choix, le jeu s'avère plutôt complet, avec 18 races réparties sur trois versions différentes : Nintendogs Chihuahua & Friends (Yorkshire Terrier, Boxer, Chihuahua, Berger Allemand, Cavalier King Charles Spaniel, Shetland Sheepdog), Nintendogs Dachshund & Friends (Beagle, Golden Retriever, Husky De Siberie, Shih Tzu, Miniature Dachshund, Pug), et Nintendogs Labrador & Friends (Miniature Pinsher, Shiba Inu, Labrador Retriever, Toy Poodle, Miniature Schnauzer, Pembroke Welsh Corgi). Un historique des espèces de quelques syllabes est disponible, mais aucun descriptif complet dressant un bilan personnalisé de chaque animal n'est présent à l'horizon. Dans un jeu de ce type où la relation chien maître est au centre de tous les intérêts, ça fait un peu désordre. Une fois la race sélectionnée, un set de trois chiots s'affiche à l'écran de façon aléatoire, l'occasion de choisir le sexe de son animal. Petite astuce : si le pelage et/ou le sexe des chiots proposés ne conviennent pas, il est toujours possible de revenir au menu précédent pour disposer, ensuite, d'un nouveau jeu de toutous. Bon à savoir pour les plus chichiteuses, hein ?

 

Une fois rentré à la maison avec son nouveau compagnon, l'éducation peut commencer. Le dressage du chiot tient compte des difficultés réelles que peut rencontrer n'importe quel maître. Chaque trick appris par Fox, Sweet ou Goldy suit le même canevas : à l'aide du stylet, on l'incite à exécuter un mouvement qu'il va ensuite mémoriser via le microphone. C'est d'ailleurs cette facette du jeu qui le rend aussi amusant. Plusieurs essais - généralement trois - sont nécessaires avant que le mini-molosse n'associe définitivement tel ordre à tel geste. La technique de reconnaissance vocale utilisée dans Nintendogs opte pour une approche globale, c'est-à-dire que chaque mot prononcé se voit attribué une image acoustique afin de constituer un dictionnaire phonique. Il est donc indispensable de répéter plusieurs fois les mêmes mots pour bien se faire comprendre, ce qui donne un coté réaliste au jeu. Néanmoins, l'indulgence de ce procédé montre rapidement ses limites, et il n'est pas rare de se casser les cordes plus longtemps que prévu pour mater la bête. Adopter une voix claire, audible, neutre, et être au calme est le meilleur sirop que l'on ait trouvé pour le moment. Le moindre bruit suspect peut faire échouer une tentative d'apprivoisement. Prônant la monolocution, Nintendogs ne donne théoriquement pas le droit à deux joueurs différents de s'adresser au même chien. Cela dit, nous avons effectué quelques tests qui montrent que certaines directives prononcées par une tierce personne peuvent feinter le chiot. La reconnaissance vocale du jeu n'est pas parfaite, mais son influence sur le gameplay est tout simplement énorme. Appeler son chiot par son nom au lieu de tapoter à l'écran, ça fait daron !

 

Didier, au pied !

 

Caresser, jouer, laver, promener, dresser, nourrir, les actions sont nombreuses - mais pas infinies - avec l'appendice de la console. Il ne faut donc pas avoir peur de passer de longues minutes à naviguer dans les menus de Nintendogs, dont la sobriété évite tout de même les maux de tête. L'ensemble est présenté de façon claire, même si l'on regrette le fait que du coté de la rubrique Care, les développeurs se soient contentés du strict minimum. Une brosse, du shampoing, des croquettes, de l'eau, du lait, du pâté, voilà en gros les misères auxquelles on a droit. Sans vouloir faire de la bourgeoisie canine, il aurait été intéressant d'avoir à disposition des rayons "soins" un peu plus garnis. Pour le reste des accessoires, c'est plutôt le paradis ! Certains s'achètent à l'épicerie du coin (balle de tennis, frisbee...) d'autres nécessitent de longues promenades aux alentours des quartiers pavillonnaires (lunettes de soleil, vase...), d'autres encore sont accessibles uniquement par les Trainer Points qui qualifient l'assiduité du maître (nouvelles races, nouveaux intérieurs...). Les trois versions de Nintendogs comportent même des items qui leur sont exclusifs, les thèmes musicaux entre autres.

 

Tous ces goodies contribuent au développement d'un environnement ultra intéractif qui est le point fort du titre. Longtemps montrée du doigt pour son incapacité à gérer proprement un espace tridimensionnel, la Nintendo DS fait un joli pied-de-nez à ses détracteurs en affichant une 3D haut de gamme et des graphismes fichtrement bien soignés, qui retranscrivent de façon assez incroyable la gestuelle et les émotions du chiot de Monsieur Tout-le-Monde. On voit immédiatement que les développeurs ont passé des semaines entières à observer le comportement de leur propre chien pour rendre son reflet numérique aussi crédible. Remarquons au passage que le système jour-nuit de Nintendogs respecte à la seconde près l'heure que l'on indique à l'horloge interne de la console. Improviser une balade à 3 heures du mat' (heure locale) se fera sous un ciel étoilé sur l'écran. En plus de dégoter des items boxes en cours de route, le toutou peut également tomber nez à nez avec un congénère dont les crocs ne sont pas forcément aussi pacifiques que les siens. Pendant que les maîtres s'échangent quelques conseils, ça se renifle pour savoir si ça vaut le coup ou non de faire un bout de chemin ensemble. Oui, on peut reprocher à Nintendogs de ne pas tracer la vie complète de son chien virtuel qui ne vieillit pas d'un jour, mais on apprécie fortement son évolution physique et caractérielle. Une fois acquis, il faut s'en occuper tous les jours sous peine de se manger des vents quand on désire jouer avec lui; on en a déjà fait l'expérience. Sans forcément être gourmand en rigueur, Nintendogs impose donc certaines responsabilités dont tout manquement n'est cependant pas irréversible. Et c'est justement l'omniprésence de cette gentillesse rose-bonbon qui agace...

 

Les 12 travaux de Rex

 

Si la domestication du chien est le coeur de Nintendogs, la participation aux concours représente indiscutablement les poumons du jeu. En effet, c'est en les remportant que l'on peut ensuite claquer ses billets verts dans les différents shops de la ville. Ils permettent également de cibler les points sur lesquels le maître va insister durant tout le dressage de son élève canin. Les compétitions se divisent en trois départements : Agility Trials, Disc Competitions et Obedience Trials. Pour corser l'affaire, plusieurs niveaux de difficulté (Beginner Class, Open Class, Expert Class, Master Class et Championship) sont également de la partie. Agility Trials consiste à diriger son chien à travers un parcours pendant lequel il va devoir franchir un à un divers obstacles (haies, tubes, double haies, poutre basculante, slalom...) dans un temps imparti. Pour l'aider à les passer, il suffit de tapoter à l'écran avec le stylet; ne pas aller trop vite pour qu'il ait le temps de suivre, mais ne pas aller non plus trop lentement pour ne pas perdre de temps. Ce qui est particulièrement stressant dans ce concours, c'est que les embûches doivent être traversées dans un ordre précis. Il faut donc constamment garder un oeil sur l'écran du dessus pour ne pas perdre le fil. Une mauvaise appréciation d'un obstacle et c'est un - 5 de la part des juges. Dans Disc Competitons, il s'agit tout simplement de lancer un frisbee le plus loin possible. Si le chiot le rattrape au vol, les points attribués sont plus importants que s'il se contente de ramener l'objet à son maître. Le terrain est découpé en plusieurs couleurs, comme une cible classique en somme. Un bon compromis hauteur-longueur est la clé du succès; réussir à lancer son frisbee suffisamment haut pour que le chien ait le temps de courir et de se placer juste en dessous lors de la descente, mais suffisamment long également pour avoir le maximum de points possible. Mention spéciale à la physique du frisbee qui est assez bluffante de réalisme. Pour finir, Obedience Trials met en valeur les différentes acrobaties apprises pendant l'élevage. Comme au patinage artistique, le concours débute par des figures imposées que doit exécuter le plus rapidement possible le candidat. Le jury peut même lui demander de tenir la pose pour être sûr qu'il comprend bien les ordres de son maître, et que ce n'est pas le fruit du hasard. La fin de l'épreuve est marquée par une session freestyle durant laquelle il faut montrer le maximum de tricks possible pour épater la galerie, et empocher le maximum de points comme toujours.

 

He's so cute !

 

Pour les insatiables qui souhaitent acquérir plusieurs chiens, il faut savoir que le caractère de chacun peut donner lieu à quelques disputes passagères. Rien de bien grave car ils s'aboient dessus quelques dixièmes de seconde (entre un Berger Allemand et un Chihuahua en tout cas), mais il est intéressant de voir que le maître des lieux n'aime pas trop qu'un étranger vienne empiéter sur son territoire. Du coup, à chaque fois que l'on veut faire mumuse avec le pensionnaire, le chiot initial vient parfois obstruer l'écran pour rappeler à son maître de ne pas trop l'oublier, justement. Au niveau de la nutrition, rien de particulier à signaler si ce n'est que la taille de la gamelle est doublée. Normal. Pour ne rien vous cacher, on s'attendait à une cohabitation un peu plus impitoyable dans le sens où la jalousie n'est pas poussée à son paroxysme. Ca peut paraître pervers comme raisonnement, mais Nintendo ne semble pas vouloir entrer dans ce genre de débat.

 

Il faut reconnaître que les limites de Nintendogs sont rapidement atteintes pour un drogué du paddle. Son manque de souplesse, dans l'apprivoisement de la bête et les participations aux compétitions (on peut aller jusqu'à trois tricks et trois compétitions par jour), en fait un titre destiné avant tout aux joueurs (et joueuses) occasionnels. Car ils seront sans doute les premiers à se jeter sur leur Nintendo DS pour profiter du Bark Mode, un aspect Wi-Fi du jeu qui permet aux maîtres de se rencontrer, s'échanger des objets et, bien évidemment, faire joujou avec leurs toutous. Parler et toucher, voilà comment Nintendogs réussit à révolutionner un concept amorcé par le célèbre Tamagotchi monochrome. Alors oui, notre fierté masculine en prend un coup, et on tente un peu de ne pas trop s'attendrir devant ces jolis minois et ces aboiements envoûteurs. En attendant un éventuel Nintencats, certains durs à cuir vont devoir jouer cachés...






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7 Oct 2005

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