Niche assez chérie par les fans de la discipline, le jeu de motocross se fait aujourd'hui rare, et MXGP 2 apparaît finalement comme le dernier des Mohicans dans cette catégorie. C’est donc avec une certaine curiosité, mais aussi appréhension, qu’on s’est lancé dans ce test, car entre la finition moyenne des jeux signés Milestone et le fait qu’aucune alternative ne soit possible, on ne part pas forcément très confiants. Heureusement, dès les premières secondes, on est rassuré avec un écran de chargement bourré de licences sous copyright. Clairement, les développeurs italiens ont fait le taff en termes de contenu officiel. Les aficionados seront d’ailleurs ravis d’apprendre que tous les pilotes, toutes les écuries et tous les circuits du championnat du monde de motocross sont inclus dans le jeu, qu’il s’agisse du MX2 avec les motos 250cc, ou bien encore de la catégorie reine : le MXGP et les puissantes 450cc. Avec toutes les licences de 2015, on retrouve donc des bécanes soigneusement modélisées et aux livrées rigoureusement identiques à celles de la saison dernière, tandis que les pilotes arborent un équipement plus vrai que nature. Par contre, n’espérez pas vraiment apercevoir des modélisations faciales de qualité puisqu’aucun visage n’est présent, il faudra se contenter de reconnaître Nagl, Cairoli ou Desalles à leur tenue. Graphiquement, le moteur graphique Emotion FX assure l'essentiel et s’inscrit dans la huitième génération de console avec un rendu plutôt honnête. Les motos et les pilotes sont bien modélisés, tandis que les textures au sol sont un peu en-deça du lot. La vraie catastrophe n’arrive que lorsqu’on jette un œil à la foule massée sur les bords de la piste, ou à cette hideuse Monster Babe qui défile pour signaler les dernières secondes avant le départ. Qu'est-ce qu'elle cheum sérieux !
"I GOT MUD ON MY FACE, BIG DISGRACE !"
Au niveau des modes de jeu, on retrouve les classiques du genre avec un solo décliné en plusieurs parties. Les épreuves rapides qui vous permettent de faire ce que vous voulez, les épreuves dites "stadium" qui vous envoient faire des indoors dans des stades sortis tout droit de l’imagination fertile des cerveaux de chez Milestone, le célèbre Motocross des Nations qui oppose des trios de pilotes groupés par nationalité pour des épreuves sans merci, et enfin le traditionnel mode "Carrière". Ce dernier est un classique et vous demande de gravir les échelons de la discipline en incarnant un jeune rookie qui débarque en MX2. Création du pilote, avec nom, prénom, numéro de course et surnom qui figurera sur le jersey, puis on choisit le faciès du directeur d’écurie et du responsable communication de la team, ainsi qu’un sponsor qui nous file des objectifs. Rien de bien folichon, surtout qu’on ne verra jamais la tronche de son avatar, bien planqué sous sa tenue. Evidemment, on va devoir s’équiper avant de se jeter dans l’arène, et comme toujours, chaque épreuve rapporte du cash en fonction de votre classement, et des objectifs du sponsor. Un pécule qu’on peut ensuite réinvestir dans l’aspect personnalisation du jeu. On pourra en effet saper notre pilote de A à Z grâce à des accessoires tous officiels tirés des catalogues des plus grandes marques. On choisira ainsi un casque, un masque, un jersey, des lunettes et un protège-cou parmi une vaste sélection de marques dont Arai, Shoei, Alpinestars, Thor, UFO, Fox Racing et bien d’autres. De même, on pourra se payer tout un tas de montures en 250cc ou en 450cc chez des marques comme Honda, KTM, Kawasaki, Husqvarna, Yamaha, Suzuki et bien d’autres encore. Chaque monture pourra également être customisée et préparée avec des accessoires tous officiels eux aussi. Guidons de chez Renthal, Suspensions Ohlins, Jantes Marchesini, Pots Yoshimura, freins Brembo, pneus Metzeler, etc. Des améliorations cosmétiques mais pas que, puisque les pots d’échappement, les suspensions, les freins et les pneus amélioreront drastiquement les statistiques et les performances de votre moto.
A-GA-DOU BOUE BOUE...
En jeu, chaque week-end de course est composée d’une séance d’essais qui permet de régler votre moto. Mais sur ce point, peu d’options sont possibles puisqu’on ne peut modifier que les réglages de suspension et l’étagement de la boîte (avec trois positions). Les adeptes de la clef à molette risquent d’être déçus sur ce coup. La séance de qualification est plus classique puisqu’elle vous permet de déterminer votre place sur la ligne de départ, l’idéal étant d’être le plus à l’intérieur possible lors du premier virage. Enfin, en ce qui concerne les deux courses durant lesquelles vous devez affronter la meute, le comportement de la moto est très inégal une fois en jeu. Si l’arcade la plus totale est de mise avec les réglages faciles, il faudra utiliser le schéma de pilotage pro avant d’avoir enfin un ressenti de qualité. On dispose alors des freins avant et arrière séparés, et d’une commande d’embrayage, bien pratique pour faire le holeshot au départ ou pour se relancer comme une balle en sortie de virage serré. Globalement, le comportement de la moto est bien retranscrit lorsqu’on reste au sol, avec un petit système bien sympathique puisqu’on peut voir les ornières se creuser tour après tour dans certains virages. Pratique pour venir s’appuyer et passer encore plus vite en courbe.
Précisons aussi que le grip et les sensations de pilotage sont identiques, quel que soit le parcours effectué. Du sable à la terre meuble, on ne voit aucune différence.
Là où les choses se gâtent, c’est une fois dans les airs puisque notre monture ne semble plus peser un gramme. En utilisant le stick droit qui gère le poids du pilote, on peut placer instantanément la moto comme on veut et ainsi atterrir déjà face à la prochaine ligne droite, les gaz ouverts en grand. Cette sur-maniabilité aérienne enlève d’ailleurs tout l’intérêt des Whips et autres Scrubs qui ne font gagner aucune vitesse et qui ne limitent absolument pas la prise d’altitude lors des sauts ; tout juste s’agit-il de pouvoir faire un peu de freetsyle au risque de finir à terre. Précisons aussi que le grip et les sensations de pilotage sont identiques, quel que soit le parcours effectué. Du sable à la terre meuble, on ne voit aucune différence. Dans leur déroulé, les courses sont toutes semblables : partir devant et y rester, ce qui est très facile une fois votre bécane améliorée, ou alors rester dans le peloton et subir les assauts permanents d’une I.A. criminelle et indestructible qui vous renverse et vous roule dessus sans aucun ménagement. Autant vous dire que votre pilote n’aura pas la même résistance alors qu’on peut atterrir roue arrière sur un concurrent après un saut de 20 mètres sans qu’il ne s’en émeuve. Un dernier mot pour mentionner le multijoueur qui ne dispose pas de serveurs dédié. Voilà c’est dit, 80% des courses ne seront pas finies pour cause de perte de connexion. Du Milestone tout craché !