Est-il vraiment utile de présenter Mario Smash Football ? Aux antipodes des simulations footballistiques telles que Pro Evolution Soccer, le titre développé par les Canadiens de Next Level Games privilégie le contact aux passements de jambes. Ici, l’arbitre est resté aux vestiaires, les lignes blanches n’ont pas été tracées et les règles complètement bannies. Suite spirituelle du sympathique Sega Soccer Slam sorti il y a maintenant trois ans, Mario Smash Football ne renie à aucun moment les ressemblances avec son ancêtre. Pour ce grand rassemblement de fin d’année autour du ballon rond, les principaux acteurs de l’univers Nintendo ont répondu présent. Mario, Luigi, Peach, Daisy, Yoshi, Donkey, Wario et Waluigi ont laissé leur signature sur la dernière page de leur contrat pour occuper le poste de capitaine. Seul Bowser est abonné aux absents même s’il fera quelques apparitions ponctuelles, histoire de foutre le dawa sur le terrain. Toujours est-il qu’on est loin de la soixantaine de personnages disponibles dans Mario Superstar Baseball mais nous sommes en revanche en face d’un véritable jeu où fun et convivialité prennent ici toute leur signification.
Mais avant de fouler le terrain de ses godasses à crampons, il convient dans un premier temps de constituer son équipe. Elle est composée d’un capitaine, d’un trio d’équipiers (à choisir parmi les Koopa, les frères Marto, les Toad et autres Birdo) et d’un gardien imposé par le CPU et identique pour tous puisqu’il s’agit des Kremlin, les fameux sbires de K-Kool, le roi crocodile apparu pour la première fois dans Donkey Kong Country. Une fois son équipe constituée, il ne reste plus qu’à se familiariser avec les commandes. Une fois encore la Nintendo touch fait son petit effet puisque 5 minutes suffisent amplement pour maîtriser les quelques subtilités du jeu. Point de jouabilité farfelue comme dans Mario Superstar Baseball, la prise en main est intuitive et instinctive aussi bien en attaque qu’en défense. Si dans un premier temps, on s’amusera à démolir ses adversaires et à tirer à la moindre occasion, on se rendra rapidement compte que l’agressivité gratuite n’est pas toujours payante. Amusez-vous à faucher un joueur adverse et vous serez assuré de lui obtenir un item en bonus. Pratique pour ensuite contre-attaquer et pourquoi pas enchaîner sur un but. Comme dans tout jeu Nintendo estampillé Mario, Mario Smash Football dispose de son cheptel d’items à utiliser. Carapaces (vertes, rouges, bleues, à pics), peaux de bananes, bombes, champignons, bref inutile de vous en décrire leur fonctionnalité, c’est la même depuis belle lurette. En revanche, ces items ne sont pas mis à disposition sur le terrain mais se gagnent en fonction des actions que l’on fait pendant un match. Et oui, contrairement aux apparences et malgré sa jouabilité simplissime, Mario Smash Football est bien plus stratégique qu’il n’y paraît.
Ceux qui s’amuseront à enclencher les super-attaques, que ce soit avec son capitaine ou un coéquipier, risquent de se heurter à l’efficacité surprenante du gardien de but, prêt à se rouler au sol pour stopper une frappe. Certains le traiteront de tricheur, d’autres le féliciteront de sa présence ubiquiste qui empêche au newbie de base de remporter un match par le simple fait de maintenant la touche B, pour sortir une fois encore un super strike. Mais il est vrai que ces attaques foudroyantes - une fois déclenchées dans le bon timing grâce à l’affichage d’une jauge à l’écran - permettent parfois de revenir au score ou tout simplement prendre de l’avance. Car non seulement, on assiste à une séquence animée fort sympathique (démontrant toute la puissance du tir) mais en plus nous gratifie de deux points immédiats. De quoi donner de l’importance à maîtriser ces super strikes. Dommage par contre qu’il n’y ait qu’une seule attaque par capitaine, ce qui nous oblige à nous farcir systématiquement la même séquence vidéo. Risque d’overdose assurée.
Fauché par un Wario en plein vol
Comme tous les titres de sa catégorie, Mario Smash Football se veut résolument être un jeu dédié au multijoueur. Quatre joueurs peuvent participer aux matchs sur un même écran et toutes les configurations (2 Vs 2, 1 Vs 3) sont possibles, pour peu qu’on soit téméraire. Il suffit d’écouter les fous-rires ou autres insultes envoyées à la tronche de ses amis pour se rendre compte à quel point le jeu est apprécié. Seule ombre au tableau, les matchs à 4 deviennent rapidement un bordel sans nom. Entre le copain à la traîne et jamais à l’écran, celui qui passe son temps à tacler ses adversaires ou l'autre qui se la joue perso, on a bien du mal à comprendre ce qui se passe à l’écran, d’autant plus que chaque action est suivie de bruitages qui, mélangés les uns aux autres, entraînent un brouhaha permanent. Rien de bien dramatique non plus puisqu’il suffit de faire preuve de complaisance et de diplomatie (n’est-ce pas Laurent ?) pour trouver ses marques. Malgré tout, pour espérer débloquer le personnage caché, accéder aux différentes coupes (Champignon, Fleur, Etoile et Bowser), il va falloir faire un tour dans le mode solo. Pas vraiment excitant seul, mieux vaut être accompagné d’un partenaire de choc ou même de fortune pour ne pas bailler aux corneilles pendant les matchs.