Test Kingdom Hearts : CoM

Amnésiquement vôtre

Si Kingdom Hearts : Chain of Memories commence fort avec une cinématique en 3D inégalée sur la portable mono-écran de Nintendo, les graphismes du jeu sont à la hauteur de cette prouesse technique qui nous a mis l’eau à la bouche. Tentant un mix original entre jeu de rôles et jeu d’action, ce nouveau Kingdom Hearts alterne en effet entre des décors en 3D isométrique parfaitement rendus et des écrans 2D magnifiques pour les scènes de combat. C’est simple, Chain of Memories est tout simplement bien plus beau que la plupart des jeux DS actuels. Toujours accompagné de ses désormais fidèles acolytes Dingo et Donald, Sora part à la recherche de sa mémoire après une vision pour le moins étrange. Ayant de plus en plus de mal à décerner la réalité du sublimé, notre jeune héros devra combattre contre ceux qui barreront son chemin, mais aussi et surtout contre ce qu’il pense être sa propre mémoire. Heureusement, il ne sera pas seul dans cette bataille et, au-delà de Dingo et Donald, de précieux alliés sortis tout droit des célèbres univers qu’il devra parcourir, viendront l’épauler. A coté des célèbres Hercules, Aladin, Peter Pan, la Bête et autres Pinocchio sortis des grands succès de Disney, Sora pourra également compter sur le charismatique Jack délogé de son incontournable Noël du génialissime Tim Burton. Mais au-delà de son ambiance enchanteresse, c’est le gameplay particulier qui confère au jeu sa touche si particulière.

Du-du-du-du duel

Mélangeant habilement un système de cartes original et des combats en temps réel, Kingdom Hearts : Chain of Memories révèle progressivement un gameplay profond où la préparation de son jeu de cartes se veut tout aussi importante, si ce n’est plus, que l’action en elle-même. En effet, vous gagnerez ou achèterez des cartes réparties en différentes catégories et avec plusieurs valeurs faciales, qui vous permettront ensuite d’enchaîner les combos ou de conférer quelques bonus ou malus sur les ennemis. Mais chaque carte a son prix, et votre jeu n’est pas infini. Si l’expérience acquise au fur et à mesure de l’aventure permet de doter Sora d’une barre d’énergie plus grande, elle permet surtout d’augmenter la valeur maximale autorisée pour son deck. A vous ensuite de choisir si vous préférez privilégier la défense en augmentant les points de vie, ou l’attaque en augmentant les points de carte autorisés à la construction du jeu. Partagé en deux jeux distincts, votre deck se composera d’une partie principale comportant les cartes d’attaques, les cartes magie, les cartes de soins et les cartes alliées, et d’une deuxième partie dédiées aux cartes bonus. Si au début les attaques que vous porterez pourront se contenter d’être des cartes uniques, il faudra bientôt apprendre à réaliser les bonnes combinaisons pour déclencher des offensives plus puissantes. C’est alors que le jeu de cartes bonus prend tout son intérêt. En effet, si l’utilisation d’un combo gagne en puissance, elle vous fera perde, pour le match en cours, la première carte utilisée pour créer la combinaison, réduisant ainsi le potentiel de votre jeu pour la fin du match. On se retourne alors vers certaines cartes bonus vous permettant d’éviter cette perte pendant quelques tours. D’autres bonus vous permettront de contrer plus facilement les attaques ennemies, de recharger votre jeu plus rapidement, ou encore de regagner un peu de vie à chaque coup porté. Les possibilités sont multiples, et si l’on a tendance à marteler la touche d’attaque pour les premières confrontations, il faudra très vite apprendre à observer son jeu et déclencher ses combos au bon moment. Certains ennemis ne réagiront par exemple pas de la même manière à vos attaques magiques et, ce qui peut blesser un adversaire, pourra redonner de la vie à un autre. C’est ainsi que Chain of Memories arrive à imposer un gameplay mélangeant stratégie et réflexes.

Malheureusement, tout n’est pas rose dans le jeu, et le passage d’une pièce à l’autre des différents labyrinthes ne peut se faire qu’en possession de cartes monde précises, lâchées aléatoirement par vos ennemis. Si au début cela ne pose pas trop de problème avec une distribution plutôt souple, les derniers mondes vous demanderont trop souvent de devoir refaire certains combats en espérant cette fois récupérer la bonne carte. C’est avec ces combats imposés que l’on se rend compte qu’une fois les bonnes cartes en votre possession, ceux-ci tournent bien souvent autour des mêmes combos, perdant le fun des premières confrontations. Malgré tout, l’univers magique de Chain of Memories réussit à nous captiver jusqu’à la fin, tout au long d’un scénario peuplé de rebondissements, de rencontres, et qui surtout vous demandera pas moins de 20 heures de jeu pour en venir à bout. Pour sa réalisation, sa durée de vie, son gameplay original, mais surtout pour son atmosphère, Kingdom Hearts : Chain of Memories mérite que l’on s’attarde sérieusement dessus.