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L'agence Invisible Inc. lutte contre les toutes puissantes corporations qui dominent l'univers futuriste du jeu. Sur le terrain, les agents sont accompagnés de l'intelligence artificielle Incognita, qui les aide notamment dans leurs opérations de hacking. Mais passons rapidement sur les détails de l'histoire car la dernière production de Klei Entertainment brille surtout par son gameplay. Il faut tout de même reconnaître que le studio n'a pas fait les choses à moitié, puisque le prix de vente modeste n'est absolument pas synonyme d'enrobage au rabais. Cinématique d'introduction digne d'un dessin animé, dialogues doublés, direction artistique très réussie, atmosphère d'espionnage high-tech, scénario qui tient la route et graphismes très propres sont en effet au rendez-vous. Mais ce sont bel et bien les mécaniques de jeu en elles-mêmes qui font de Invisible Inc. un incontournable pour qui apprécie les jeux d'infiltration. Tout d'abord, le fait de jouer au tour par tour nous change agréablement de la routine. Certes, les récents XCOM ont redonné le goût du tour par tour à de nombreux joueurs, mais cette série mise plus sur la stratégie que sur l'infiltration à proprement parler. Ici, au contraire, l'usage de la force est déconseillé. En cas d'urgence on pourra toujours tirer un coup de feu, mais mieux vaut utiliser le dispositif de neutralisation par défaut (une sorte de taser de contact), bien plus discret et suffisamment efficace pour mettre les ennemis KO pendant trois tours. Loin d'être un simple gimmick, le tour par tour autorise des tactiques intéressantes. Ainsi, lorsqu'on se fait repérer et qu'il nous reste des points d'action à dépenser, il est conseillé de venir se réfugier derrière un mur, près d'une porte, et de tendre une embuscade au garde alerté. Lorsqu'on son tour de jouer viendra, il franchira naturellement la porte qui mène jusqu'à vous, et sera alors accueilli par un bon coup de taser. Le jeu nous donnant le contrôle simultané de plusieurs personnages, il est également possible de se sortir de certaines situations délicates en alternant la prise en main des différents agents. Rien ne nous oblige en effet à dépenser en totalité les points d'action d'un personnage avant de zapper sur un autre.
PIONS OU ESPIONS ?
Jeter un coup d’œil derrière une porte ou un recoin, déverrouiller des accès après avoir récupéré les cartes de sécurité correspondantes, hacker des caméras pour qu'elles deviennent nos alliées plutôt qu nos ennemies, ouvrir des coffre forts, désactiver des alarmes ou encore prendre le contrôle des drones de sécurité sont autant d'actions qui s'offrent à nous pour évoluer sereinement dans les niveaux. L'équipement des agents (armes et dispositifs divers) ainsi que celui de l'intelligence artificielle (à l'aide de différents programmes) participent également à l'enrichissement de la stratégie globale. Mais les développeurs ne se sont pas contentés d'offrir une large palette d'outils aux joueurs, ils ont peaufiné jusqu'à l'extrême l'équilibrage du jeu. Tant et si bien que si l'on meurt souvent, on ne peste en revanche jamais contre le jeu. Car tout échec est forcément dû à une maladresse ou une précipitation excessive de notre part. De plus, la difficulté trouve également son origine dans des des choix de gameplay qui augmentent le réalisme des situations. Ainsi, un garde alerté ne reprendra pas bêtement sa patrouille initiale au bout de quelques temps. Il étendra au contraire sa zone de surveillance et partira activement à la recherche des intrus. Pire encore, tout manquement à la discrétion de la part des joueurs incrémente par ailleurs le niveau de sécurité global des lieux qui, pour couronner le tout, augmente également naturellement au fil des tours. Autrement dit, plus le temps passe et/ou plus le joueur commet d'erreurs, plus les gardes sont actifs, nombreux et plus les différents dispositifs présents dans le niveau sont difficiles à pirater. Il convient tout de même de relativiser l'aspect "hardcore" du jeu, car les développeurs ont eu la bonne idée de laisser les joueurs libres de paramétrer finement le déroulement des parties.
Cinématique d'introduction digne d'un dessin animé, dialogues doublés, direction artistique très réussie, atmosphère d'espionnage high-tech, scénario qui tient la route et graphismes très propres sont en effet au rendez-vous. Mais ce sont bel et bien les mécaniques de jeu en elles-mêmes qui font de Invisible Inc. un incontournable pour qui apprécie les jeux d'infiltration.
Nombre de rembobinages autorisés, densité des gardes, durée des KO, coefficient multiplicateur de crédits, affichage ou non des zones dangereuses, nombre de pièces par niveau et bien d'autres subtilités encore sont au rendez-vous. Des ensembles de réglages prédéfinis sont disponibles (débutant, expérimenté, expert, expert plus) ainsi que quelques variations des règles (mode sans fin, mode "Time Attack" où chaque tour doit être complété en deux minutes…), tout cela nous incitant à recommencer plusieurs fois la campagne. Assez courte, cette dernière mérite réellement d'être parcourue encore et encore. D'une part, l'expérience accumulée permet de débloquer des agents supplémentaires, d'autre part la génération aléatoire des niveaux assure d'un plaisir sans cesse renouvelé. Contre-partie de cette séduisante fonctionnalité : les niveaux manquent parfois un peu de personnalité et les objectifs ne varient guère. Une approche plus mixte (des niveaux générés aléatoirement alternant avec des niveaux plus originaux et spécifiques) aurait peut-être été préférable. Mais nous cherchons là la petite bête, car Invisible Inc. n'a pas besoin d'être parfait (ce qu'il est presque) pour être enthousiasmant (ce qu'il est totalement). A essayer impérativement !
