Généralement réservé au PC, le hack & slash s’invite pour la première fois sur 3DS et c’est n-space, un studio habitué jusqu’à alors à nous pondre des adaptations singulières de blockbusters et de licences Disney sur consoles portables, qui se plie à l’exercice. L’arrivée d’un tel projet en son sein a certainement dû redonner du baume au cœur à ces développeurs dont le quotidien ne devait pas être très épanouissant…Sans nul doute bardée de bonne volonté, cette première tentative n’en reste pas moins ponctuée de nombreuses maladresses, certes de jeunesse, mais qui aurait pu aisément être évitées si la production avait eu davantage de moyens, mais aussi d’audace. Préférant jouer la carte de la sécurité – et donc de la facilité –, n-space nous livre pour commencer un univers heroic fantasy très classique, pour ne pas dire banal, où différentes races se croisent et s’affrontent sur fond de guerre centenaire. Le scénario fait aussi dans le classicisme avec l’envoi au front de quatre mercenaires, prêt à secourir Ataraxis, gouverneur du monde de Nexus frappé par une malédiction qui compromet la paix dans son royaume, moyennant finance. Un prétexte tout trouvé pour justifier la présence de quatre héros, faisant chacun office de classe différente. On retrouve ainsi le Rugisseur, sorte de chevalier aux capacités complètes idéales pour les joueurs débutants, le Sauvage, un guerrier plus puissant mais aux aptitudes plus lentes, le Pistolero qui fera appel à ses attaques à distance et l’Architecte qui se place comme le magicien de base avec ses sorts de magie habituels. Rien d’original donc, d’autant qu’en termes de personnalisation, ce n’est pas non plus la panacée. Hormis des coupes de cheveux différentes et des costumes qui changent de couleur, on reste clairement sur notre faim.
Héros ruinés
Graphiquement d’ailleurs, Heroes of Ruin ne fait pas dans la démesure avec une modélisation des personnages assez sommaires voire cubiques par moments. Côté décors, on retrouve aussi ce côté assez cheap avec des textures peu détaillées, souvent baveuses, ce qui ne facilitent pas vraiment l’immersion. Le bestiaire, assez varié, propose en revanche des monstres qu’on apprécie mettre en charpie. Ces derniers ne résisteront d’ailleurs pas longtemps à vos attaques, la difficulté n’étant pas très élevée. Il est en effet évident que n-space à régler son jeu de façon à séduire le grand public, en facilitant la montée de niveau de son personnage. Un choix qu’on peut certes partager mais qui n’aide pas non plus le jeu à devenir plus intéresser malheureusement. Un constat assez triste qui est heureusement réduit par la possibilité de jouer à Heroes of Ruin à plusieurs. Jusqu’à 4 personnes peuvent participer à l’aventure, chacun contrôlant l’un des mercenaires. Le travail d’équipe prend alors tout son sens mais le jeu en devient encore plus facile. Non pas que les développeurs n’ont pas réglé la difficulté en fonction du mode coop, mais à quatre, même deux seulement, les ennemis ont bien du mal à résister à vos assauts. Mieux vaut d’ailleurs privilégier le jeu en réseau local, car les – quelques – joueurs en ligne ont bien du mal à comprendre que l’individualisme n’est pas conseillé dans ce genre de jeux…