Testé à partir des versions PlayStation 3 et Xbox 360
Ce n’est pas parce qu’il vient des entrailles de la Terre, en l’occurrence les Enfers, et qu’il est doté d’un bras surpuissant que Hellboy a les épaules suffisamment large pour se suffire à lui-même. Dans Hellboy : The Science of Evil, il est même l’un des éléments majeurs qui font de lui un produit bas de gamme, tentant de surfer sur le succès de certains jeux en repiquant ici et là des idées chez le voisin. Car, il n’est pas nécessaire d’avoir suivi des cours à Saint Cyr pour se rendre compte à quel point Hellboy : The Science of Evil louche constamment et sans vergogne du côté de God of War. Que ce soit au niveau de la mise en scène (malheureusement ici ratée) que dans le gameplay, le titre de Krome Studios ne fait que repomper le pauvre Kratos, qui ne méritait pas une telle punition.
Une science inexacte
Zappons le côté historique de Hellboy : The Science of Evil, totalement inexistant et insipide, et qui se contente simplement de nous balancer des cinématiques sans la moindre cohérence. A l’aide de flashbacks complètement farfelus, le joueur se retrouve propulsé dans un monde où la beauté semble avoir disparu, à défaut d’être universelle. Il suffit d’ailleurs de jeter un œil aux textures qui tapissent les décors pour se rendre compte à quel point Hellboy : The Science of Evil est un jeu moche. Le terme n’est pas volé et encore moins galvaudé puisqu’à l’aide de l’affichage HD de la Xbox 360 et de la PlayStation 3, on repère avec aisance tous les défauts dont est victime le jeu. Mais devions-nous vraiment s’attendre quelque chose d’exceptionnelle de la part de Krome Studios ? Habitués aux productions de bas étage (la série Ty le tigre de Tasmanie, Le Roi Arthur, quelques épisodes de Spyro le Dragon), les développeurs ne parviendront malheureusement pas à faire briller leur CV avec ce dernier projet, foireux sur bien des niveaux, n’ayant pas peur des mots. Lent, peu mobile et doté d’une palette de coups qui se comptent sur les doigts d’une main, le personnage de Hellboy se manie sans la moindre envie. Attaques faibles, attaques puissante, coups de pied et prises au corps à corps, voilà en gros les mouvements dont est capable notre bonhomme rouge. Il y a bien son pistolet qui est introduit dans le second niveau du jeu, mais rien n’y fait, le garçon des Enfers ne fait que du sous-Dante avec un calibre qui met 5 secondes à se recharger entre chaque tir. Un calvaire. Histoire de dynamiser l’action, mais aussi de reprendre une formule chère à la série God of War, certaines séquences demande à être réalisées par le biais de touches contextuelles et de Quick Time Event. Maintenir la gâchette (R2 sur PS2 / PS3 et RT sur Xbox 360) et appuyer sur le bouton Carré / X permet par exemple de fracasser des portes, perforer des troncs d’arbres ou soulever des objets encombrants via une mise en scène généralement spectaculaire. Ce n’est évidemment pas le cas ici. Caméra fixe et placée systématiquement au même endroit, aucune sensation de puissance, on se demande si les développeurs ont vraiment eu l’occasion de jouer au titre de Sony Computer Entertainment.
Chiantifique !
Le bestiaire n’est pas en reste puisque les créatures qui viennent accabler notre démon rouge sont pour la plupart insignifiantes et des clones parfaitement identiques. On oscille généralement entre la petite bête bondissante à la créature basique qui a autant de répondant que notre pauvre Sim en fin de carrière. Il y a bien quelques boss à abattre à la fin de certains niveaux, mais ces derniers ont eux aussi été victime d’un manque cruel de réflexion en matière de character design. Panne d’inspiration, manque de temps ou tout simplement fainéantise, qu’importe les raisons, Hellboy : The Science of Evil est artistiquement raté et ce à tous les niveaux. Toute cette médiocrité globale ne fait donc qu’appuyer la lassitude du joueur qui tentera rapidement de fuir les zones peuplées, où l’objectif – primaire - est de tout nettoyer sans la moindre réflexion. Que dire des décors censés nous faire voyager dans différents lieux exotiques tels que la Roumanie ou le Japon ? Pas grand-chose si ce n’est qu’ils ne sont clairement pas représentatifs de l’ambiance à laquelle on se fait généralement quand on a l’occasion de s’y rendre. Une nouvelle preuve que le jeu a été tout simplement bâclé.