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Test également disponible sur : PlayStation 2

Test GTA : Liberty City Stories

Test GTA : Liberty City Stories
La Note
14 20

On ne va pas se mentir, on attendait beaucoup plus de Grand Theft Auto : Liberty City Stories. Après l’annonce de son arrivée sur PS2, notre imagination partait dans tous les sens quant à la conversion des modes multijoueurs de la PSP. Mais hélas c’était peine perdue d’avance puisque Rockstar Games a préféré se concentrer uniquement sur le mode solo qui fait finalement office de simple histoire alternative malgré les nombreuses missions inédites et les petits ajouts bienvenus. Et au niveau de la réalisation, Rockstar Games s’est tourné les pouces, les doigts de pieds en éventail, reprenant simplement le moteur graphique de la version PSP sans l’améliorer d’un pixel pour ce changement de format qui donne un coup derrière le crâne au frame-rate ou à l’aliasing. Toujours est-il que malgré ces défauts et pas mal d’oublis, Grand Theft Auto : Liberty City Stories reste passionnant de bout en bout pour qui ne l’a pas déjà torché. On terminera sur cette note positive : 29,99 €, ce n’est pas la panacée mais ça incitera plus d’un joueur à passer ses vacances d’été à Liberty City.


Les plus
  • Scénario inédit
  • Les nouvelles radios
  • Des dialogues et un doublage exceptionnels
  • Très bonne durée de vie exclusivement solo
  • Vendu 29,99 €
Les moins
  • L’absence des modes multijoueurs
  • Réalisation en dessous de la version PSP
  • Des petits problèmes de caméra
  • Où sont donc passées les compétences évolutives ?
  • Toni ne sait pas nager
  • Pas de bande-son personnalisée


Le Test

Si l’évolution de la série Grand Theft Auto passera indubitablement par les consoles nouvelle génération, Rockstar Games a plus d’un tour dans son sac pour nous sortir un opus estampillé GTA. Et à la manière des nombreux autres éditeurs, le studio remplit ses comptes bancaires en nous réadaptant l’un des ses nombreux succès. D’habitude c’est la PSP qui puise dans la ludothèque PS2 ses jeux, mais ici, c’est l’inverse. Et d’un Grand Theft Auto : Liberty City Stories incontournable sur PSP, on se retrouve nez à nez avec un titre beaucoup moins innovant sur le monolithe noir de Sony. Entre simple conversion et fumisterie, Rockstar a préféré jouer les cancres.


En 2001, d’aucun aurait prédit, cinq ans après la sortie de Grand Theft Auto 3 sur PlayStation 2, revoir sur les consoles de Sony la célèbre ville de Liberty City. D’une part parce que le succès de GTA III n’était pas encore une vérité à l’époque. Et d’autre part, parce que Vice City et San Andreas lui ont volé la vedette respectivement en 2002 et 2004. Mais du fait d’avoir déjà exploré les trois états de la série, Rockstar Games (se) devait (de) revenir aux prémices de cette saga culte qui a essuyé bons nombres de critiques et de procès depuis 1998, afin de frapper fort sur PlayStation Portable. Mais le triomphe de cette version portable a donné des idées aux développeurs américains qui souffrent financièrement à chaque fois qu’un GTA n’apparaît pas durant une année fiscale. Cette hypothèse purement commerciale peut s’opposer à une deuxième opinion : faire plaisir avant tout aux fans. Mais cette supposition convient assez mal à cette conversion sur PlayStation 2 de Grand Theft Auto : Liberty City Stories. Inspiré de GTA III, le jeu s’est avéré intéressant notamment grâce à son mode WiFi jouable jusqu’à 6 simultanément. Mais en passant sur PS2, les développeurs de Rockstar Games ont volontairement mis de côté les modes multijoueurs pour se consacrer exclusivement à l’aventure solo qui, cela dit, n’a pas bronché depuis le mois de décembre dernier. Ceci explique assurément le tarif (29,99 €) de ce Grand Theft Auto : Liberty City Stories qui fait finalement office de simple extension.

 

Je suis rital et je le reste

 

Revenons quelques instants en 2001, si vous le permettez. A l’époque, on n’imaginait pas qu’avoir un héros sans nom, ni voix, ni même charisme nous aurait chagriné. Mais Tommy Vercetti et Carl Johnson ont eu raison de notre perception. Rockstar Games l’a bien compris, c’est pourquoi le blanc-bec de GTA III cède sa place à un nouveau protagoniste répondant au nom très rital de Toni Cipriani. Ses origines italiennes vont se confirmer au fil des minutes lors de ses retrouvailles chaleureuses avec le parrain de la mafia Salvatore Leone dont le physique n’est pas sans rappeler un mastodonte du Septième Art qui a fait brillé la trilogie mafieuse de Francis Ford Coppola le bien nommé Marlon Brando. Malgré un passé chargé en "bonnes" actions, il n’est pas si facile que ça de réintégrer la famille. Par conséquent, Sal, pour les intimes, vous demandera d’effectuer quelques tâches ingrates même si pour cela vous devez avoir du sang sur les mains et quelques morts sur la conscience. Rien ne vous arrêtera afin de redevenir le bras droit du Don. Que ce soit de la simple surveillance, de la protection rapprochée, des courses poursuites mitraillettes à la main, des règlements de comptes musclés ou du shopping avec des junkies, vous ne reculez devant rien. Surtout qu’en plus de recouvrir la confiance de M. Leone, vous devez vous battre bec et ongles afin de satisfaire votre vieille mère qui n’hésitera pas à mettre votre tête à prix si vous la décevez. Ce n’est pas tous les jours facile d’être un bon mafieux à Liberty City. Et votre calvaire va aller de mal en pis à cause des bandes rivales qui sévissent de Portland View, à Chinatown, en passant par Fort Staunton ou Cedar Grove. A chaque quartier son gang ! Mais à la différence de Grand Theft Auto 3, les groupes criminels apparaissent au fur et à mesure du jeu. Ainsi, si vous commencez le jeu en affrontant les Sindaccos, vous en viendrez ensuite aux mains avec les Triades chinoises, les Yakuzas, les Diablos, les Hoods, les Yardies, les Cartels colombiens et bien d’autres encore. La guerre des gangs est un sujet de prédilection chez Rockstar Games qui nous le rend bien grâce à un scénario à tiroir fait de petites entourloupes, de gros mensonges, de promesses à l’emporte-pièce et surtout d’un bon gros tas de cadavres criblés de balles sur le bitume de Portland, Staunton Island et Shoreside Vale, les trois îles qui forment Liberty City. Une alternative aux Feux de l’Amour de TF1 pour joueurs en mal de violence virtuelle.

 

Welcome back

 

Chacune des missions que vous effectuerez pour le compte de Salvatore vous emmènera plus profondément dans les ruelles de Liberty City. C’est alors que les souvenirs ressurgissent pour tous les joueurs qui ont torché GTA III dans tous les sens. Le schéma de chaque quartier refait surface dans notre tête et les éléments que l’on aurait pu oublier durant ces quatre longues années nous reviennent en mémoire comme un boomerang de bushman. Il faut avouer que le paysage de Liberty City, que ce soit sur l’île de Portland, de Shoreside Vale ou sur Staunton Island, n’est pas aussi diversifié que ce qu’on l’a vu dans GTA : Vice City et GTA : San Andreas. Oubliez les paysages bucoliques de Red County, les longues étendues arides de Las Venturas ou le Mont Chiliad. Le level-design de Grand Theft Auto : Liberty City Stories est beaucoup moins exubérant ce qui a le mérite de le rendre beaucoup plus mémorisable. Et même si, à l’époque, la taille du Francis International Airport nous semblait démesurée, on peut dire qu’elle fait pâle figure à côté de l’Aéroport International Escobar de Vice City et des trois de Grand Theft Auto : San Andreas (Los Santos International Airport, Las Venturas Airport et Easter Bay Airport). Cependant, je me veux une fois de plus rassurant, Liberty City a eu droit à quelques modifications visuelles. Ainsi certains bâtiments en construction dans Grand Theft Auto 3 font place à de splendides buildings, et des nouveaux éléments ont poussé à droite et à gauche histoire d’avoir le sentiment d’évoluer dans une nouvelle ville. Le pire, c’est que ça marche et qu’on s’empresse de faire le tour rapidos de la ville pour en voir les modifications apportées.       

 

Greetings from Liberty City

 

C’est alors qu’en plus de découvrir une ville détaillée avec soin, on s’aperçoit que de nouveaux véhicules ont fait leur apparition. Si les motos (PCJ 600, Sanchez, Freeway, Angel) ne sont une surprise pour personne, Rockstar a inclus quelques bolides inédits tels que la HellenBach GT, la V8 Ghost, la Thunder Rodd, la Phobos VT ou la Deimos SP. Mais pour éviter des crises de jalousies chez les concessionnaires de Liberty City, les développeurs ont apporté un léger lifting visuel aux autres véhicules, modifiant leur aspect mais aussi les effets de lumières sur leur carrosserie. Mais dans tous les cas, leur conduite a été affinée à tel point que les habitudes de conduite que l’on avait dans le troisième opus de la saga sont bonnes à jeter au Trashmaster. Si les Banshees et autres Cheetahs étaient à l’époque les meilleures bagnoles du jeu, leur vitesse de pointe handicape sérieusement leur tenue de route et il faudra par conséquent repenser ses techniques de pilotage au fur et à mesure de vos carjackings surtout lorsque les flics vous collent au train. Peu importe l’engin que piloterez, il faudra maîtriser la bête dès les premières minutes de conduite car à la différence de Grand Theft Auto : San Andreas, il n’y a aucune évolution du personnage. Si cette absence ne gène aucunement le pilotage des automobiles, elle se ressent beaucoup plus lorsque vous êtes enfourchez un deux-roues où les chutes sont légions, même à petite vitesse. Cette disparition du système évolutif est également présente lors de l’utilisation des armes à feu. Il sera donc impossible de manier les doubles uzis ou d’améliorer la précision de sa visée comme avec CJ. D’ailleurs, en parlant de GTA : San Andreas, les développeurs ont sciemment occulté certains aspects du jeu qui le rendaient un peu trop brouillon parfois, ne sachant plus trop où donner de la tête. Nourrir le héros, l’emmener chez le coupe-tif, faire du sport, draguer tout ce qui bouge ou assouvir sa fièvre acheteuse, si toutes ses actions tendaient à rendre le jeu plus crédible, certains joueurs se seraient bien passés de cette inspiration "Sims-iesque". C’est pourquoi on ne retrouve dans GTA : Liberty City Stories aucune de ces pratiques. A contrario, le jeu reprend de nombreuses missions annexes (Autodéfense, Ambulance, Pompier, Taxi, Courses, Export/Import, Coursier…) et en invente des nouvelles comme Eboueur, Guide Touristique ou Biker. Dommage cependant que Toni Cipriani ne sache pas nager car on avait pris cette vilaine habitude de fuir par les eaux lorsque les rues grouillaient de flics. Bref, comme toujours, entre le scénario, les challenges bonus et le retour des paquets cachés (dont les positions ont été modifiées depuis GTA III), vous n’avez pas fini de faire le tour de GTA : Liberty City Stories.

 

Le passé au service de l’imparfait

 

Une fois le décor, il est temps de s’occuper un peu de la réalisation de Grand Theft Auto : Liberty City Stories qui va sans dire se rapprocher inévitablement de l’opus PlayStation Portable. Une fois de plus le terme « simple conversion » n’est peut-être pas si anodine que ça. En effet, alors que la version PlayStation Portable honorait avec brio l’écran 16/9ème de la console nomade de Sony, le résultat est quelque peu décevant ici. N’imaginez pas que Rockstar Games a complètement remanier le moteur graphique du jeu afin qu’il s’apparente à un Grand Theft Auto : San Andreas. Même si le moteur graphique n’a pas tant évolué que ça depuis Grand Theft Auto 3, les développeurs de Manhunt ont tout même chercher à créer des nouveaux effets tout en agrandissant la ville. Et ces jeux de lumière qui collaient à la peau de CJ sont absents des aventures de Toni Cipriani. C’est un petit peu le serpent qui se mord la queue. J’entends par là que si GTA : Liberty City Stories a su exploiter et affiner les graphismes de GTA III, cette mouture revient aux prémices de la 3D dans la série GTA. Cela se ressent essentiellement au niveau du frame-rate qui n’a pas aimé le changement de format. Plutôt fluide sur PSP, la version PS2 affiche de grosses lacunes et lorsque la pluie et le brouillard s’y mêlent, on s’en arracherait presque les cheveux. Autre problème, l’aliasing. En comparaison avec la PlayStation Portable où il est diminué du fait de la taille de l’écran, ici il est omniprésent, nuisant à la visibilité lorsque vous bombardez à bord d’un véhicule.

 

Malgré un certain laisser-aller, Rockstar Games a tout de même repris quelques bons points vus en décembre. On pense notamment à la gestion des temps de chargement bien plus courts que dans GTA III grâce à un découpage appréciable des zones de jeu. Désormais, lorsque vous voudrez prendre le métro, vous devrez patienter le temps de l’écran « loading » ce qui réduit forcément l’attente lorsque vous chargez votre partie. C’est donc un petit mal pour un bien, vu que vous passez très rarement votre vie virtuelle dans les stations souterraines. En 2001, la ville et ses soubassements formaient un seul et même bloc ce qui obligeait la console à redoubler d’effort pour afficher GTA III. Ensuite, c’est du côté du gameplay qu’il faut se tourner pour retrouver les bonnes idées de l’épisode PSP. Si grosso modo la configuration des boutons est identique à GTA III, Grand Theft Auto : Vice City ou Grand Theft Auto : San Andreas (quoi que l’apparition sur le L1 du choix des nouvelles radios est surprenante), Grand Theft Auto : Liberty City Stories en reprend aussi les problèmes de gestion de caméra plutôt habituels dans la série ou la possibilité de courir avec un fusil dans les mains. Donc on peut dire une nouvelle fois que Rockstar ne s’est pas foulé en transposant le jeu sur PlayStation 2. Il faudra faire sans le système évolutif du personnage à la différence de CJ ou la possibilité de nager en eaux troubles lorsque c’est la seule échappatoire possible. Et à défaut d’avoir repris les modes multijoueurs de la version PSP, les développeurs ont quand même laissé la possibilité de se travestir grâce aux nombreux skins à débloquer au fur et à mesure des missions.





Julien Dordain Julien Dordain

le jeudi 22 juin 2006
17:35




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