Novembre 2006. Microsoft et Epic Games sortaient avec force et fracas Gears of War, une toute nouvelle licence qui mettait en scène des soldats américains bodybuildés devant faire face à la menace Locuste, des extraterrestres venues d’ailleurs et dont le but était d’exterminer la race humaine. Si le scénario et les personnages ne brillaient pas vraiment à l’époque, les graphismes quant à eux étaient d’une beauté exceptionnelle. Le jeu fut d’ailleurs pendant très longtemps l’une des références graphiques du jeu d’action et une vitrine technologique pour l’Unreal Engine 3, le moteur-maison d’Epic Games. Pour cette remasterisation, c’est une fois encore ce dernier qui a été utilisé mais mis au goût du jour pour s’adapter à la puissance de la Xbox One et aux exigences d’aujourd’hui.
NIVEA, POUR RESTER JEUNE TOUTE SA VIE
Les développeurs de The Coalition ont donc procédé à un coup de polish sur à peu près toutes les textures qui apparaissent alors plus belles et plus détaillées qu’en 2006. Le jeu apparaît aussi moins flou qu’avant, tandis qu’un travail supplémentaire a été réalisé sur la gestion de la lumière, désormais plus présente et offrant au jeu un rendu plus naturel et dynamique. Mais le gros du boulot a été fait au niveau des cinématiques, entièrement refaite from scratch par les développeurs qui offrent alors une seconde jeunesse au titre. A tel point d’ailleurs que les personnages apparaissent désormais avec une peau plus lisse, donnant l’impression qu’ils ont tous eu recours à un coup de chirurgie plastique. Il suffit en effet de s’attarder quelques minutes sur le visage de Marcus Fenix pour constater qu’il a rajeuni de plusieurs années avec sa nouvelle peau de bébé. Toujours est-il que ce lifting graphique est un plus indéniable pour le joueur qui ne sera pas choqué – visuellement parlant – de se taper un jeu qui a quasiment 10 ans dans la gueule. C’est d’autant plus plaisant que Gears of War : Ultimate Edition tourne en 1080p, mais seulement à 30 images par seconde. 30fps seulement alors qu’on aurait aimé aussi gagné en confort de jeu côté fluidité de l’action, mais le rendu reste suffisamment propre pour ne pas taper de scandale sur les forums du monde entier.
Là où Gears of War : Ultimate Edition ne peut masquer le poids des années, c’est du côté de son gameplay, certes toujours aussi efficace aujourd’hui mais qui montre très rapidement ses limites. Au-delà des déplacements pachydermiques de Marcus (justifiés à l’époque par l’armure en métal qu’il porte sur son dos), le titre fait transparaître une rigidité qu’on pointait déjà du doigt dans le dernier Gears of War Judgment, pourtant sorti en 2013. Ce n’était pas si loin que ça. Les petits gars de The Coalition ont d’ailleurs repris quelques aspects du gameplay de ce dernier pour que celui de Gears of War : Ultimate Edition ne sont pas aussi pesant que le jeu d’origine. Cela ne changera pas grand-chose à la formule initiale et vous pesterez toujours sur le sprint – pété – de Marcus Fenix, la cadence de tir qui donne l’impression de tirer avec des pistolets à bille et le fait de devoir obligatoirement se mettre à couvert pour sauter un obstacle, mais quelques réajustements bienvenus ont été ajoutés. Le système de couverture se montre plus souple et tolérante par exemple, tandis que le demi-tour a été simplifié. On nous a aussi promis une IA coéquipière plus intelligente, mais personnellement, on ne l’a pas vraiment ressenti dans le jeu. Quant aux Locustes, ils sont toujours aussi bêtes que leurs pieds. Ce qui n’est pas forcément pour nous déplaire parfois…
FROM SCRATCH
Pour ce qui est du reste, on retrouve tout ce qui faisait le sel et le succès du jeu, à commencer par son mode coop’, toujours aussi jouissif et efficace, mais aussi son mode multi qui permet de prolonger l’expérience à plusieurs, en ligne et face à d’autres joueurs connectés. A vrai dire, les serveurs au moment où nous avons testé le jeu n’étaient pas bien remplis, ce qui ne nous a pas permis de prendre notre plaisir comme il se doit, mais on espère que le public répondra présent dans les semaines voire les mois à venir. C’est donc une chouette expérience que nous propose là Gears of War : Ultimate Edition, qui a certes pris un peu de plomb dans l’aile côté gameplay (c’était il y a 10 ans hein…) mais qui reste néanmoins le jeu qui a façonné le TPS par la suite. Un épisode fondateur qui mérite qu’on s’y intéresse un jour ou l’autre dans sa vie de gamer. Et autant commencer par cette version remastérisée.