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Test également disponible sur : PlayStation 2

Test Dirge of Cerberus : FFVII

Test Dirge of Cerberus : FFVII
La Note
10 20

Que dire, si ce n’est que tous les espoirs se concentrent désormais sur Crisis Core, Action-RPG dont on ignore encore presque tout, mais qui part avec un avantage en se focalisant sur le passé de Cloud et Zack, c’est à dire un sujet crucial de l’imaginaire de Nojima, à l’origine d’un des plus grands bouleversement psychologique de ce monument du jeu vidéo. En attendant, voici un jeu qui se permet de porter le sceau Final Fantasy VII tout en étant inodore, insipide et incolore. Il fallait oser.


Les plus
  • Un prolongement à Final Fantasy VII
  • Les quelques détails neufs sur le scénario
  • Simple à prendre en main
  • Cinématiques magnifiques
Les moins
  • Une insulte à Final Fantasy VII
  • Techniquement à la ramasse
  • Manque profond d’intérêt
  • Level design anorexique


Le Test

Après l’accouchement du "contenu visuel" Advent Children, du jeu Before Crisis sur Mobile, qu’on ne connaîtra probablement jamais en Europe, et en attendant l’Action-RPG Crisis Core pour PSP, voici Dirge of Cerberus. Tout en prenant soin d’esquiver la marée de fantasme qui sévit autour du remake le plus espéré du jeu vidéo, celui de Final Fantasy VII, Square Enix veut faire rêver les millions de fan à sa façon. Avec la volonté d’élargir un univers. En ce qui concerne le fameux remake, un temps envisagé, un temps jugé trop ambitieux, ce qui est certain c’est que Final Fantasy VII célèbrera son dixième anniversaire le 31 janvier 2007, soit dans quelques semaines. Une ultime occasion d’y croire ?


Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII, c’est donc l’élargissement d’un univers, vécu par un point de vue et un mode d’expression différent. Avec le double tranchant que cela implique en cas de déroute. Il se trouve que dans le cas de Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII, le mot est faible. Peut-être aurait-il fallu commencer par réquisitionner les talents qui ont donné naissance au mythe ? On ne peut strictement pas parler de Dirge of Cerberus de façon neutre et innocente, sans contextualiser son propre rapport avec Final Fantasy VII. Son objectif est de perpétuer la plus grande aventure de l’histoire de l’histoire du jeu vidéo. Décret hautement personnel bien entendu, ceci dit nombreux sont ceux qui me rejoindront.

 

La terre promise ?

 

Ce qui est intéressant à propos de Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII, c’est qu’il se situe au bout de la frise chronologique de l’univers de Cloud et de Sephiroth. Dès lors, en l’absence d’éventuel nouveau projet, Dirge of Cerberus est aujourd’hui la conclusion de Final Fantasy VII, ce qui lui confère déjà une essence quasi-incontournable pour l’amateur. Naturellement, le verdict qui va suivre est celui d’un fan exigeant, mais la médiocrité profonde de Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII simplifie énormément les choses et réduit la séparation entre le fan attentif qui n’obtient pas satisfaction et le simple curieux qui voudrait s’essayer à ce Gun-Shooting Action-RPG mettant en scène un personnage bien classe. Nous n’avons pas fait durer le suspense bien longtemps quant à la qualité de Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII, reste maintenant l’exercice guère passionnant d’expliquer pourquoi un tel défaitisme dès l’introduction.

 

Le sentiment qui prime après avoir fini Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII, c’est celui du néant, du vide. Nous avons affaire à un jeu parfaitement dénué de toute substance ludique. On a déjà relevé que Square Enix ratait souvent la marche lorsqu’il ne s’attaquait pas à un RPG pur et dur, et Dirge of Cerberus est malheureusement le représentant parfait de cette problématique. Pour situer, Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII est au gun shooting ce que The Bouncer était au beat’em all en 2000. Un jeu linéaire, fade, creux, taillé dans le néant ludique. Le système de jeu aurait difficilement pu être plus basique : Vincent saute et tire sur des ennemis répétitifs et idiots. Son arsenal offensif permute entre trois armes qu’il est assez agréable de faire améliorer, en revanche il faut choisir entre recevoir des sous ou de l’XP, à la fin de chaque chapitre. Défoncer un code du RPG juste pour frustrer le joueur ? Mais quelle bonne idée, Gaston ! Et puis, Dirge of Cerberus, c’est également une transposition risible des éléments de Final Fantasy VII, comme les Materias et les Limit Break. Vincent peut donc utiliser un peu de magie de temps en temps, sous forme de projectile explosif. Bof. Quant à sa fameuse transformation en monstre berserker, elle s’effectue en ingérant un objet, et non plus à force de recevoir des coups. Un autre élément dont l’utilisation a été détournée est la célèbre queue de phénix qui permet habituellement de ressusciter un allié. Comme Vincent reste seul tout le long de son aventure, il faudra se servir soi-même ! Il faut donc penser à gober une queue de l’oiseau de feu pour s’assurer une résurrection automatique. Admettons. 

Passé ce genre de détails, c’est bien en profondeur que Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII regorge de carences. La longueur des cut-scenes est irritante, la progression redondante, et le joueur évolue sans aucune implication dans une aventure sans relief. Pendant une dizaine d’heure, le Level Design se montre de plus en plus pauvre avec un dernier chapitre particulièrement risible. Il nous reste un mélange de Gun-Shooting et d’Action-RPG simple et même pas désagréable à jouer, plutôt maniable, dans lequel on progresse tranquillement, c’est le moins que l’on puisse dire, puisque le plus gros challenge consiste à équiper un canon longue distance pour éliminer un ou deux sniper au loin.

 

"Square Enix m'a tuer"

 

Plus on avance, et plus le fan s’enlise dans un marasme intégral devant la pauvreté du spectacle auquel il assiste. Kalm, le manoir Shin-Ra, ou le cimetière des trains du secteur 7 sont autant de lieux inoubliables ici grossièrement représentés en 3D. C’est la plus grosse défaite de Dirge of Cerberus : n’avoir jamais su utiliser un héritage formidable, ce bouillonnant noyau d’espoir et de possibilités qu’il avait entre les mains pour plonger le joueur dans une profonde nostalgie. Las, il n’est pas exagéré de dire que la vacuité, l’inanité de la démarche est catastrophique. Paradoxalement, on ne se sent même pas déçu, juste blasé, tant on est loin de l’objectif qu’aurait du se fixer le studio de développement. Une équipe dont les seuls maillons communs avec le chef-d’œuvre original sont le producteur Yoshinori Kitase et, encore heureux, le Character Designer Tetsuya Nomura. Mais, et ça aurait pu être une chance pour Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII de faire illusion, plus de Nobuo Uematsu à la bande-son, et surtout un scénario dans lequel Kazushige Nojima n’est pas impliqué. Sachant que seul Mozart peut faire du Mozart et que seul Céline peut faire du Céline, on ne fera pas faire semblant de s’indigner outre mesure, si ce n’est que la démarche bâclée et incohérente de Square Enix, qui consiste à aligner une équipe B pour jouer une symphonie de maître, n’aura trompé personne. Dès qu’on a compris que Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII ne vaut rien sur le plan ludique (ou alors pas grand chose car ce jeu n’est pas minable, il est sonne juste complètement creux) le fan parcourra le soft simplement pour découvrir ce qui a été écrit en guise de prolongement à Final Fantasy VII. Et c’est certainement là que se situe le chapitre le plus douloureux. Certes, on est tout de même chez Square Enix, il y a donc un service minimum dans la narration, avec notamment l’apparition d’adjuvants intéressants et attachants comme la jeune Shelke, mais on se heurte surtout à un traitement hérétique envers des personnages comme Cloud, Tifa et Barret, ici relégués au second plan, et dont les rares interventions se résument à quelques interjections, lesquelles laissent difficilement percevoir le génie psychologique qui se cache derrière ces divinités charismatiques qui ont transfiguré les victimes de Final Fantasy VII. On peut comparer le spectacle à une profanation de sépultures protégées. Square Enix vient d’inventer, ou plutôt de sublimer, la notion d’autodestruction du sacré. Un héritage copieusement dilapidé dans la médiocrité.

 

Cerbère à la niche

 

Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII se concentre sur Vincent Valentine et donc sur son passé en tant que Turk assistant des professeurs Lucrecia Crescent et Hojo. Une relation naît entre le sobre jeune homme et la biologiste passionnée. Pour des raisons qui restaient assez obscures dans Final Fantasy VII, mais que l’on découvre mieux ici, Lucrecia repousse soudainement Vincent pour se tourner vers Hojo, dont elle tombe enceinte d’un bébé qui naîtra avec des cellules de la calamité Jenova en lui. Ce bébé se nomme Sephiroth. En dehors de la découverte de rares nouveaux éléments, le jeu et sa partie narrative se bornent malheureusement dans un approfondissement sans fin des états d’âmes de la paire Lucrecia/Vincent. Un épanchement mal rythmé pour un résultat qui ne nous en apprend pas assez par rapport à ce que tout fan savait déjà. Pour finir, on s’attristera du comportement minimaliste que Vincent adopte en permanence. Il y a des limites entre être ténébreux et autiste. Détail intéressant pour les néophytes qui voudraient s’initier à Final Fantasy VII, Vincent est un personnage que le joueur n’est même pas tenu de rencontrer pour terminer le jeu. Voilà qui donne une petite idée de la richesse de la trame du RPG de 1997.

 

Dans Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII, Deep Ground est un groupe de soldats qui terrorise son monde avec un objectif inconnu. En face, la WRO est l’unité de reconstruction de la planète menée par Reeve Tuesti, l’homme qui dirigeait Cait Sith à distance. Le 3ème personnage issu de Final Fantasy VII qui dispose d’une réelle présence ici est Yuffie. Clairement, Dirge of Cerberus esquive nos attentes en se concentrant sur les belligérants les plus secondaires, bien qu’en ce sens on ne peut pas lui reprocher de ne pas apporter une complémentarité à Advent Children qui faisait pour sa part honneur à Cloud et Tifa. Dirge of Cerberus est une expérience sans miracle. On ne retrouve aucune sensation, aucune trace de nostalgie, que l’on espérait secrètement. Pour autant, aucun fan n’osera se passer de l’approfondissement officiel de l’histoire de Final Fantasy VII, même s’il est parfois futile. L’objectif et le charisme des opposants par exemple, ne dépassent pas le niveau de pertinence de ce qu’on a subi dans Advent Children.





Steeve Mambrucchi

le jeudi 16 novembre 2006
18:20




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