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Test également disponible sur : PC

Test Chevaliers de Baphomet 4

Test Chevaliers de Baphomet 4
La Note
15 20

C'est avec un certain plaisir que nous avons parcouru toute l'histoire des Chevaliers de Baphomet : Les Gardiens du Temple de Salomon, dont la narration n'a d'égale que le talent de conteur de Charles Cecil. Dommage en revanche que le jeu ne tire pas bénéfice de l'utilisation de la 3D et que la réalisation technique un peu faiblarde fasse un peu défaut au jeu. Un jeu d'aventure très bien raconté néanmoins.


Les plus
  • Une histoire qui tient en haleine
  • Niveau de difficulté parfait
  • Convient à toutes les machines
Les moins
  • Certains décors un peu vides
  • Le maniement du perso manque de souplesse
  • Des énigmes qui manquent d’originalité


Le Test

La guerre est déclarée ! Entre Pendulo Studios (Runaway) et Revolution Software (Les Chevaliers de Baphomet), nous sommes face à deux poids lourds bien décidés en remporter le titre du meilleur jeu d’aventure de la fin d’année. Et même si l’un des deux n’est pas encore sorti, force est de constater que le vainqueur ne sera pas facile à déterminer.


Aaaaah… Après une bonne cure de Charles Cecil, qu’est-ce qu’on peut se sentir bien… Bien loin des headshots à grands coups de missiles Scuds, ce Britannique a toujours marqué de son empreinte les jeux d’aventure. Avant l’ensemble des Baphomet, il y avait eu l’incroyable Toonstruck et quelques autres petites réjouissances que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Toutes les rédactions n’avaient pas reçu le troisième volet des Chevaliers de Baphomet car l’attachée de presse de l’époque s’était faite enlever par les extra-terrestres. Enfin, c’est ce qu’elle nous avait dit par la suite et ce n’était vraiment pas le genre à raconter des conneries. Donc, c’est en flânant dans mon centre commercial préféré, devant le spécialiste du jeu vidéo, attiré par la tronche de Maxime Chao sur petit écran que j’ai pu me procurer Les Chevaliers de Baphomet : Le Manuscrit de Voynich et faire un week-end cérébral. Force est de constater que Cecil n’a pas vraiment su s’adapter à la 3D. Nous y reviendrons plus tard. En revanche, il n’a pas perdu la main et continue de faire vivre aux joueurs de magnifiques histoires sans doute les meilleures actuellement, dans les jeux d’aventure.

 

An Englishman in New York

 

Georges Stobbart commence l’aventure comme toutes les précédentes : bien malgré lui. Ce passionné d’histoire des templiers se la coule douce dans sa société en quasi-faillite. Son associé fait la tronche. C’est donc en pleine crise de flegme britannique que surgit Anna Maria. Elle a à peine le temps de lui expliquer le sujet de sa visite – retrouver un vieux manuscrit templier aux mains de mafieux – que ces derniers surgissent dans l’immeuble en vue de la tuer. La demoiselle et son nouvel ami, déjà émoustillé à l’idée de trouver un objet templier, s’enfuient. Dans un premier temps, ils devront échapper aux malfrats puis récupérer le précieux document chez leurs ennemis. Après s’être un peu creusé la tête, George en vient à la conclusion que le document concerne Constantinople à l’époque du pape Clément V. Les lieux visités sont toujours assez variés, des vieux entrepôts de New York à un hôtel miteux, aux palais moyen-orientaux… George laisse la vieille Europe de côté, histoire d’aller plus loin sur la trace des Templiers.

 

Du point de vue de la narration, une notion à laquelle est particulièrement attaché Cecil, "Les gardiens du temple de Salomon" est sans doute le meilleur épisode de la série. L’histoire n’est pas dévoilée à la fin du chapitre 1, comme dans les jeux d’aventure traditionnels. Elle se diffuse lentement, en intraveineuse, tout au long du jeu. Par conséquent, les motivations des différents protagonistes semblent assez floues la plupart du temps. Cela ne donne que plus l’envie d’aller au bout. Pour ne rien gâcher, les énigmes et les actions à effectuer sont d’une logique implacable. On ne reste jamais bloqué très longtemps sur un problème et pourtant, l’inventaire est assez fourni. Intéressant et logique donc. Il ne manquerait plus que ce soit drôle pour que les trois piliers du jeu vidéo d’aventure qui se respecte soient présents. Et c’est le cas. Cet humour vient tout simplement de la personnalité de George, son flegme britannique et son air de ne pas s’affoler quand la maison brûle. Ses réflexions humoristiques, que l’on aimerait encore plus nombreuses oscillent entre les Monthy Python et le cynisme le plus absolu. Exemple : l’hôtel est envahi par des termites.  George ne veut pas s’approcher de cette zone, et pour cause : "Grand père Stobbart maniait les insecticides et les produits chimiques ont eu raison de sa santé. A l’époque, ils ont mis ça sur le compte de la picole mais quand ils l’ont incinéré, il a fallu évacuer la moitié de la ville." Tout ce que peut attendre le plus intransigeant des amateurs de jeux d’aventure se retrouve dans Les Chevaliers de Baphomet : Les Gardiens du Temple de Salomon.

 

Soutiens George

 

Malheureusement, les choix techniques desservent quelque peu ce titre. Tout d’abord, la 3D n’apporte rien. C’était la même chose pour Les Chevaliers de Baphomet : Le Manuscrit de Voynich. Les procédés sont les mêmes que ceux qu'on retrouve dans les survival horror. Pour chaque lieu, plusieurs caméras sont disponibles ; en fonction de l’endroit où se trouve George, l’une d’elle affichera la scène. Jusque-là, pas de problème. Malheureusement, quand on compare un Runaway 2 et un Baphomet 4, à l’écran, tout est très différent. Les Espagnols de Pendulo Studios se sont servis d’outils 3D pour créer un jeu à la technique en 2D (Point & click). Cela leur a permis d’enrichir considérablement chaque écran. Avec ce titre, les environnements très différents ne bénéficient pas tous de la même qualité. New York est globalement réussi jusqu’à ce que le joueur débarque dans l’abattoir des mafieux. C’est… vide, les textures d’une extrême pauvreté. Le jeu reste toujours aussi intéressant mais on pouvait s’attendre à beaucoup mieux. Il faut cependant garder en tête que l’amateur de ce type de jeu recherche moins le bump-mapping ultime que l’on verra dans Crysis : place à la belle histoire. Enfin, il n’aurait sans doute rien contre des textures un peu plus détaillées. La consolation : les visages des personnages sont extrêmement réussis ; le joueur s’attachera beaucoup plus vite à eux.

 

Deuxième problème, provenant également de la 3D. Pour aller plus vite, le joueur dirige le personnage en amenant le curseur à l’endroit où il le désire en maintenant le bouton continuellement appuyé. Au moment où George passe dans un autre lieu ou change de caméra, le joueur ne s’y attend pas forcément et maintient le bouton enfoncé. Si la nouvelle caméra est orientée dans la même direction que la précédente, pas de problème. Si en revanche, comme c’est souvent le cas, elle est en exacte opposition par rapport à la précédente, ce qui était devant George devient l’arrière et il existe de grandes pour que le héros fasse volte-face et revienne sur ses pas. Crispant. Une nouveauté apparaît dans cet opus. La possibilité de diriger George avec les flèches du clavier. Mais là encore, la réalisation laisse à désirer. La touche du haut permet à George d’aller vers le haut de l’écran et non pas devant lui. Le joueur aurait gagné en précision si les touches gauche et droite lui permettaient de tourner sur lui-même dans une certaine direction et d’avancer ou de reculer avec les touches du haut et du bas. Le résultat ? Les mouvements sont plus réalistes mais le joueur y perd en précision. 

Mais heureusement, ces petits problèmes n’entraveront évidemment pas la volonté du joueur d’aller jusqu’au bout de l’aventure. Néanmoins, nous restons un peu étonnés devant de tels choix artistiques et techniques. Un grand diplomate pourrait-il dire à Charles Cecil que ses jeux en 2D étaient tout aussi intéressants et plus jouables ? Au final, Les Chevaliers de Baphomet : Les Gardiens du Temple de Salomon s’avère plus intéressant que Runaway 2 en terme de narration. Le sujet est bien entendu plus fort (retrouve les Templiers et bien entendu quelques énigmes chrétiennes qui intéressent fortement un certain Dan Brown) et le joueur s’apercevra que la narration demeure toujours le point fort de Charles Cecil, sans doute l'un des meilleurs conteurs d’histoires dans les jeux vidéo.





Léo de Urlevan

le mercredi 13 septembre 2006
16:00




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