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Test également disponible sur : PC

Test Paradise

Test Paradise
La Note
11 20

Nous sommes en plein cauchemar. Paradise ne correspond pas à nos attentes pour des raisons techniques. Pour une fois qu’il était possible d’obtenir un peu de poésie dans un jeu vidéo, c’est désespérant.


Les plus
  • Un univers toujours aussi intéressant
  • Des personnages attachants
  • Des graphismes toujours aussi mignons
Les moins
  • La réalisation générale, pleine de bugs
  • Ecran limité au mode 800x600
  • L’impossibilité d’augmenter la luminosité


Le Test

Après L’Amerzone et les Syberia, le joueur serait tenté d’acheter un titre de Benoit Sokal les yeux fermés. Malheureusement, Paradise est d’une autre cuvée.


Alors qu’elle survole la Mauranie, un lointain pays d’Afrique, Ann Smith est victime d’un accident d’avion. Recueillie dans le palais d’un prince, elle s’aperçoit bien vite qu’elle a perdu la mémoire. Que venait-elle faire dans cette région isolée de tout ? Si tout le monde l’appelle Ann Smith, c’est que ses sauveteurs ont trouvé un livre sur la Mauranie, écrit par Ann Smith. Dans ses affaires, son passeport indique également qu’elle vient de Genève. Le mystère s’épaissit. A-t-elle quelque chose à voir dans l’affaire Clearstream ? Son premier objectif sera de sortir du palais où elle est en quelque sorte retenue prisonnière au même titre que les femmes du prince. Ce dernier n’est finalement pas le tortionnaire que l’on pourrait croire. Après avoir pris l’apparence de la favorite du prince en utilisant sa robe et son parfum, Ann Smith se retrouve quelque peu honteuse devant le chef du palais. Ce dernier a pourtant une idée en tête. Il voit l’épreuve d’Ann comme une quête initiatique. Elle devra traverser le pays pour finalement libérer la panthère prisonnière dans le palais. Mais le temps presse : une révolution a démarré dans la région avec tous les dangers que cela implique dans un pays africain. Le prince a en effet vu en rêve qu’Ann Smith serait la libératrice de l’animal, qu’elle le remettrait dans son habitat naturel. Peu enthousiaste par rapport à l’idée de traverser un pays aux côtés d’un animal qui vous arrache la tête au moindre coup de pattes, elle s’exécute cependant. Au moins, elle est libre…

 

Sokal : un univers à forte amplitude thermique

 

Après l’inspecteur Canardo, Kate de Syberia, voici donc le nouvel univers de Sokal. Après les - 60° des aventures de Kate, on peut craindre le chaud et froid à cause de la moiteur terrible de la jungle mauranienne. Le point de départ des jeux de Benoit Sokal semble toujours à peu près similaire, une héroïne se retrouve plongé dans une aventure par hasard (Kate commençait son aventure en ayant pour mission de racheter une fabrique de jouets avant de se retrouver l’actrice principale d’une histoire qui la mènera dans un pays imaginaire). Le déroulement également. Pour chaque chapitre de n’importe lequel de ses jeux d’aventure, le joueur comprend vite la tâche principale qu’il faudra accomplir mais pour y parvenir, il faut exécuter de nombreuses actions. Les graphismes demeurent toujours agréables à l’œil et de l’écran émane l’ambiance du jeu. Quand Kate parcourait des écrans glacés pour finalement entrer dans une demeure, le joueur était content de la savoir en sécurité, au chaud. Cerise sur le gâteau, c’est la première fois que de la poésie transparaissait d’un jeu vidéo. On découvrait l’histoire de ce fabriquant d’automate dans sa fin de vie n’ayant comme seul but que de renouer avec son enfance, dans un monde peuplé de mammouths avec comme complication le cynisme des hommes d’un monde post-communiste. Finalement, à part le climat, l’univers de Paradise n’est pas très éloigné. La quête principale implique la traversée d’un pays aux nombreux problèmes politiques. Malheureusement, la comparaison s’arrête là. La poésie, qui apparaissait par les séquences cinématiques dans les Sybéria, semble avoir disparu. Les vidéos, toujours aussi belles, donnent maintenant quelques précieux indices pour la résolution des énigmes ou servent d’ellipse mais on a quand même l’impression d’avoir perdu au change. Et il faut bien l’admettre, ce n’est pas vraiment cela le plus grave. Que s’est-il donc passé ?

 

Un peu d’enfer quand même

 

On retrouve les mêmes problèmes que dans Syberia. Les changements radicaux d’angle de caméra en passant d’un écran à un autre obligent le joueur à avoir une vision 3D très poussée pour comprendre l’agencement des lieux. Comme dans Syberia, au bout de quelques allers et retours dans une zone géographique, les choses deviennent plus simples. Mais lorsque le joueur dirige la panthère, il y a de quoi devenir fou. Ah oui, certaines phases de jeu vous permettent d’incarner la panthère. Au départ, on croit que le jeu est planté. En fait, il faut savoir que le jeu est extrêmement sombre. Certains détails n’étaient déjà pas faciles à voir avec Ann. La première phase de jeu avec la panthère se déroule la nuit. La panthère et noire. A l’écran, c’est bien simple, le joueur a la sombre impression que l’écran est éteint. Dans les menus, aucune possibilité de régler la luminosité de façon software. Une seule méthode : booster le contraste et la luminosité en réglant le moniteur. Sympa pour ceux qui ont passé plusieurs heures à étalonner leur moniteur. Du jamais vu… Quand le corps de la bestiole se distingue du décor, il s’avère possible de déplacer l’animal. Mais cette fois, le moteur du jeu ne semble plus être le même. La caméra se déplace en suivant les mouvements de la panthère, à la manière d’une caméra de surveillance. Le problème provient des changements d’écran. Comme avec Ann, le programme enregistre l’ordre que le joueur a donné. Avec Ann, il est possible de cliquer sur un point très lointain et elle se déplacera automatiquement à travers un ou deux écrans jusqu’à atteindre son but.

 

Avec la panthère, le clic enregistré n’est pas le même. Le joueur sélectionne l’endroit où la bête doit aller mais le programme sauvegarde l’endroit de l’écran ou le clic a été effectué et non pas la destination finale. A cause des changements d’orientation de la caméra consécutifs à un passage d’écran, la panthère fait parfois complètement demi tour pour revenir à l’écran initial. Un délire absolu. Ajoutez à cela des bugs tous plus originaux les uns que les autres et vous comprendrez qu’à l’instar du Canada Dry, Paradise ressemble à Syberia, ça a le goût de Syberia mais ce n’est pas Syberia. Prenons par exemple celui-ci assez cocasse. A la sortie du palais, Ann se retrouve dans une grande rue déserte. Elle doit se déplacer au bout pour lever une sorte de rideau qui lui permettra d’apercevoir le camion dans lequel elle est arrivée. Cette action a pour conséquence de déclencher une cinématique. Mais la première fois que j’ai soulevé le voile, j’ai vu le camion et il ne s’est rien passé. Au bout de deux heures de stagnation absolue, j’ai repris une ancienne sauvegarde et ça a marché. J’ai arrêté à peu près à ce moment là, la lutte contre les bugs s’avérant plus difficile que la progression dans le jeu elle-même… Dommage que le génie de Sokal soit accompagné d’une réalisation étonnamment médiocre. Un patch pourrait-il corriger la totalité des problèmes ? L’entreprise semble énorme…





Léo de Urlevan

le vendredi 19 mai 2006
16:11




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Paradise

Jeu : Aventure
Editeur : Micro Application
Développeur : White Birds Productions
N.C.

21 Avr 2006

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