Test SUPER Street Fighter IV : 3D Edition

Quand on est parvenu à relancer un genre tombé en désuétude, on ne peut que forcer l’admiration de ses fans. Depuis l’avènement de Street Fighter IV en 2009, puis de sa mise à jour l’année suivante, Capcom se donne les moyens de ses ambitions. Preuve en est avec le nombre de hits sortis ces dernières années et ceux qui sont dans les tuyaux. Même lorsqu’il s’agit d’adaptations portables, à l’image de la version iPhone, l’éditeur japonais ne lésine pas sur la qualité pour ne jamais décevoir son public. Fort de cette expérience, on ne pouvait qu’être confiant quant à l’adaptation 3DS du jeu de baston phare de Capcom. Et la première bonne surprise se situe au niveau de la réalisation, pas encore à la hauteur des moutures Xbox 360 et PlayStation 3, mais suffisamment puissante pour se dire que les développeurs ont fait du bon boulot. Certes, les décors sont ici figés (aucune animation au niveau des personnages et des environnements) mais la qualité de la modélisation des personnages ainsi que l’animation exemplaire palie amplement à ce défaut finalement mineur. C’est d’autant plus vrai que l’usage de la 3D stéréoscopique compense à sa façon cette absence de vie en arrière fond. Mais il faut bien admettre que cet effet de relief fait davantage figure de gimmick que de véritable atout commercial. Car si vous attendez que le coup de poing de Ryu ou le high kick de Ken sorte de l’écran, vous allez franchement être déçus. Dans SUPER Street Fighter IV : 3D Edition, la 3D relief permet de découper les différents plans du jeu, en leur donnant une certaine profondeur. L’effet est sympathique les premières fois, mais rapidement, on se rend compte qu’il est anecdotique et qu’en prime, il a tendance à ralentir l’action. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence s’il est possible de désactiver la 3D dans les options du jeu, en plus de la molette de la 3DS.

Maousse costaud

Cela dit, s’il y a bien un aspect sur lequel SUPER Street Fighter IV : 3D Edition se montre irréprochable, c’est son gameplay. On retrouve avec délice le système de combat mis en place par Capcom, basé sur le focus attack et les Ultra, sans oublier les priorités à prendre en compte, d’autant que le timing est identique aux versions consoles de salon, à l’exception peut-être du mode Versus 3D qui chamboule un peu les habitudes, la faute à une gestion de la distance différente (on en parle un peu plus bas). L'écran tactile n'est pas là non plus pour faire illusion, puisqu'il est possible de déclencher certaines attaques en appuyant sur une touche de l'écran. Pour sûr, ces raccourcis serviront aux novices en la matière ou les fainéants de base. Seule la prise en main peut rebuter les experts du stick arcade, la 3DS ne proposant pas nécessairement une ergonomie idéale pour les jeux de baston. A ce sujet, il est préférable d’utiliser la croix directionnelle, bien plus précise finalement que le stick analogique, qu’on laissera pour les jeux de plates-formes, d’aventures et consorts. Autre surprise des plus agréables : le contenu. Là aussi, Capcom n’a pas fait dans la demi-mesure en reprenant tout simplement le contenu déjà exhaustif des autres moutures. Arcade, Versus, Partie Internet, Défis, Entraînement, Stats et Figurines (pour le côté collection), tout y est, d’autant qu’une option inédite, Versus 3D, ne fait que confirmer que Capcom ne s’est pas simplement laisser aller à l’adaptation bête et méchante. Concrètement, ce mode Versus 3D, offre un angle de vue différent, plus dynamique puisque la caméra est située à hauteur d’épaule de son combattant. L’effet reproduit n’est pas loin de celui des épisodes de la série Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi. Le point de vue est donc quelque peu modifié et il faudra un léger temps d’adaptation pour se faire à l’idée qu’il faut gérer la distance différemment. L’occasion de se lancer à l’assaut d’un nouvel apprentissage. Une aubaine pour ceux qui commencent à connaître le jeu sur le bout des ongles. Fort d’un stockage plus important au niveau des cartouches de la 3DS, Capcom a pu intégrer l’ensemble des 35 personnages du roster de SUPER Street Fighter IV. Toute la clique est bien présente, de Ryu à Akuma, en passant par les derniers venus tels que Ibuki, Dudley, Cody, Guy, Hakan, etc. Mieux encore, certains de ces belligérants sont proposés avec leurs costumes alternatifs, pourtant payants sur le Xbox LIVE et le PlayStation Network. Un geste commercial que les fans apprécieront à leur juste valeur, auquel s’ajoute donc les Figurines qu’on glanera au fil des parties (on obtient des pièces qu’on peut par la suite échanger en points de figurine) et des échanges apportés via le Street Pass. Bien entendu, la fonction Internet autorise les combats de rue à l’arrachée, que l’on soit pénard chez soi avec sa connexion haut début qu’en vadrouille près d’un spot Wi-Fi de circonstance.