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Car si Assassin’s Creed est encore une série qui se vend très bien, les mécaniques de jeu commencent à terriblement vieillir, c’est indéniable. Au-delà d’un nouveau contexte historique et géographique particulièrement riche, on attend d’Unity un quelconque renouveau au niveau du gameplay. Durant notre session, nous avons eu l’occasion d’essayer deux missions du solo pendant quelques heures ainsi que du multi à deux et à quatre en coopération ; en bref, de quoi avoir un sérieux aperçu de ce qui nous attend. Parlons d’abord de ce qui saute aux yeux : Assassin’s Creed Unity n’est pas franchement magnifique, surtout pour la nouvelle génération. Aliasing, clipping, textures un peu louches : ce nouvel opus est tout sauf une claque visuelle. C’est plutôt correct, mais assez inégal par moments et heureusement la modélisation parfaite de Paris tout comme la qualité de la direction artistique sauvent les meubles. Ne vous attendez cependant pas à toucher des sommets. Reste que pouvoir enfin se balader librement dans Paris est un véritable plaisir. La capitale tricolore semble retranscrire assez fidèlement un état d’agitation constant, avec ses scènes de vie quotidienne mais aussi ses émeutes, ses attroupements, ses messes, ses exécutions en place publique ! Le nombre de détails est conséquent, et on s’aperçoit rapidement qu’une bonne moitié des bâtiments peut être visitée et traversée, ce qui donne vraiment une dimension supplémentaire à ce nouveau terrain de jeu parisien, que vous devrez explorer pour le découvrir dans son ensemble (les fameuses synchronisations ne permettant désormais plus de dévoiler l’intégralité des secrets du quartier).
CLIFFANGHER
L’assouplissement du système de parkour qui permet à Arno Dorian, le nouveau héros des Assassins, de se déplacer rend également la balade beaucoup plus agréable. Les développeurs d’Ubi Montréal ont voulu rendre la grimpette plus "organique", comprenez plus fluide et naturelle, et il faut bien avouer que ça se ressent manette en main, avec des mouvements plus nombreux, moins limités et la possibilité d’escalader même en diagonale beaucoup plus rapidement, sans à-coups. Autre apport essentiel à ce niveau : vous allez pouvoir descendre aussi facilement que vous montez, sans forcément en passer par un saut de la foi, ni un saut tout court d’ailleurs. Il suffira d’appuyer sur le bouton B (ou rond pour les joueurs Sony) plutôt que le A (croix donc) pour obliger Arno à se rapprocher du sol et non pas à prendre de l’altitude. Par ailleurs, pour coller au côté plus infiltration de ce nouveau soft, il sera désormais possible de progresser accroupi et de se mettre à couvert. Une feature un peu banale en 2014, mais tout de même carrément bienvenue dans une série qui en manquait cruellement. Toutefois, vous découvrirez assez rapidement dans ce nouvel Assassin’s Creed que toute la panoplie du Maître Assassin ne vous est pas accessible d’emblée. On peut même dire qu’on ne disposera pas de grand-chose au départ…
DE ZÉRO A HÉROS
En effet, Ubisoft semble avoir cerné une belle dichotomie des précédents épisodes : alors que des évènements extrêmement graves se déroulaient, le héros pouvait faire une pause pour aller faire des petites quêtes annexes. De ce constat découle une nouvelle dynamique narrative, à savoir qu’on ne suit plus vraiment une trame scénaristique particulière ; le fil rouge du jeu, c’est tout simplement l’ascension d’Arno au rang de Maître Assassin (du moins est-ce ce qu’on nous a expliqué). En découle donc une orientation RPG qui va vous imposer de gagner vos talents d’Assassin : en accomplissant certaines actions, vous remporterez des points à dépenser pour acheter des capacités, des mouvements, des skills mais aussi des armes. Pour tirer au pistolet par exemple, il vous faudra d’abord acquérir la compétence adéquate puis un flingue évidemment. Une bonne façon d’impliquer davantage le joueur dans la progression de son héros, tout en lui laissant une identité cohérente. Il sera donc possible de donner la priorité à la discrétion ou aux combats pour des profils complètement différents, avec une gamme d’armement large et variée, dont les propriétés devraient enfin servir à autre chose que la déco.Toute forme de confrontation est d’ailleurs sanctionnée par le jeu et même en vous échappant, vous pourriez rencontrer quelques problèmes et vous faire tirer dessus
En effet, le système de combat a lui aussi été complètement revu. C’était un des écueils de la série jusqu’ici : ces joutes interminables durant lesquelles Altaïr/Ezio/Connor/Edward se faisait encercler par un groupe d’ennemis cons comme des planches, en attendant patiemment de leur coller le fameux contre mortel et imparable. Ça, c’est terminé. Combattre requiert désormais un minimum de timing pour attaquer et surtout parer au bon moment, au risque de se prendre une lame dans la courge. Vos adversaires disposent d’une barre de vie et de leur propre style de combat, auquel il faudra s’adapter. Le but est de rendre les affrontements directs beaucoup plus dangereux qu’ils ne l’étaient auparavant. On s’est surpris à mourir beaucoup plus que d’habitude lors de cette première session de hands-on pour tout vous avouer, en la jouant parfois un peu trop décontract’. Toute forme de confrontation est d’ailleurs sanctionnée par le jeu et même en vous échappant, vous pourriez rencontrer quelques problèmes et vous faire tirer dessus. N’allez toutefois pas croire à un virage trop hardcore, les potions de soin ne coûtent pas cher et surtout Ubi a décidé que les toits étaient l’espace des Assassins à Paris. Vous y rencontrerez donc peu de gardes et vous pourrez vous échapper par là sans trop de casse, avant de mieux planifier vos actions et de retourner dans la mêlée. Le but de tout ça est de promouvoir l’infiltration, un aspect du jeu complètement mis de côté au fur et à mesure des épisodes.
STEALTH INC.
A ce titre, les missions en coopération font office de porte-drapeau. Il en existe plusieurs types, mais nous avons pu tester le Heist, qui consiste à dérober un objet précis dans un lieu donné et de repartir sans donner l’alerte. Que ce soit à quatre ou à deux joueurs, vous prendrez davantage de plaisir en coordonnant vos actions et en modelant une équipe aux capacités complémentaires qu’en partant bourriner chacun de son côté. Petit aparté : on a remarqué qu’un groupe bien compact de quatre assassins était particulièrement difficile à arrêter pour l’IA ; on espère qu’on nous incitera parfois à scinder le groupe en plusieurs morceaux, histoire de ne pas complètement briser le système. On attend aussi du renouvellement dans les types de missions, mais on sait déjà que tout sera jouable en coopération, hormis les quêtes principales ainsi que des missions annexes dédiées aux légendes et personnages emblématiques de Paris. La mission solo qu’il nous a été donné d’essayer était quant à elle dans le prolongement de ce qu’on connaît déjà, si ce n’est pour les objectifs annexes, qui vous apporteront non seulement des points d’Assassin supplémentaires, mais aussi plus d’options pour atteindre l’objectif principal. On nous promet par ailleurs un retour à ce qui se faisait dans l’opus original, avec une cible à éliminer par chapitre. Pour conclure, on sent qu’Assassin’s Creed Unity veut rester en terrain connu tout en proposant de dépoussiérer un certain nombre de mécaniques ; on espère que ces quelques retouches auront un impact assez important pour changer la physionomie du jeu sur la longueur.
