Jeune société créée à la base pour développer des jeux de stratégie en temps réel, le studio TimeGate s’est fait les dents sur la série Kohan avant de passer sur Axis & Allies sur PC. Mais c’est surtout en développant les controversés F.E.A.R. Files et F.E.A.R. : Extraction Point que la firme s’est fait connaître du grand public. Malgré un accueil de la presse des plus glacials, TimeGate a continué à travailler et s’est aussitôt focalisé sur le développement de Section 8. Sorti avant les grosses productions de la fin de l’année, Section 8 compte sur une relative disette pour inviter un maximum de joueurs à intégrer les rangs de cette force d’élite impériale des Etats-Unis. Et pour que chacun y trouve son compte, le titre surfe à peu près sur tout ce qui se fait de mieux en matière de FPS, sans jamais trouver réellement sa propre identité.
En petite section
Pour commencer, sachez que le mode multijoueur du jeu est indéniablement son fer de lance. Placé en tête du menu principal, il vous invite à participer à des affrontements permettant jusqu’à 32 joueurs de s’affronter. Une excellente initiative, mais encore faut-il réunir sur un même serveur autant de joueurs. Pas évident ! Pour combler ce manque, on peut toujours demander à des bots de rejoindre l’escouade. Malheureusement, on se rend vite compte qu’on se fait berner. En effet, au maximum, une dizaine de joueurs humains errent comme des âmes en peine au beau milieu d’un champ de bataille infesté par une vingtaine de bots dont il est possible de personnaliser le niveau de l’intelligence artificielle. Mais tout de même, ça perd de son charme. Tant pis, on fera avec. Ainsi débute votre périple dans un mode conquête où il faut contrôler plusieurs points cruciaux de la map, afin de prendre possession des tourelles et aux DCA futuristes histoire de neutraliser au maximum l’arrivée, par l’atmosphère, des adversaires. Petite originalité du jeu, chaque respawn se fait par le ciel, vous pourrez d’ailleurs contrôler la descente avant de vous écraser au sol. Sympa, surtout pour tenter une entrée fracassante au beau milieu d’un nid d’ennemis. Une fois entré dans le vif du sujet, vous comprendrez bien vite qu’il faut glaner un maximum de points pour faire gagner son équipe. Pour y parvenir, rien de tel que les frags mais aussi les missions telles que l’acheminement d’un VIP, la protection de renseignements, déposer une bombe ou protéger un convoi. Ces points s’avèrent souvent capitaux pour la victoire, mais encore faut-il préparer son intervention en sélectionnant soigneusement sa classe de soldat. Il en existe d’ailleurs six au total. Que vous soyez plutôt artilleur, ingénieur, assaut ou reco, vous pouvez faire mumuse avec les nombreuses pétoires du jeu. Malgré leur aspect futuriste, on reste dans l’utilisation classique avec mitrailleuse, lance-missiles, pistolet, fusil de précision, grenades, couteau ou bien encore mortier. Vous pouvez aussi personnaliser votre propre classe afin de trouver le parfait équilibre entre puissance de feu, discrétion et rapidité. Heureusement, en cours de jeu, vous pouvez faire quelques emplettes et améliorer vos défense à l’aide de plusieurs tourelles, grâce aux exosquelettes renforcés ou alors en dénichant différents véhicules dans les niveaux. Concernant les maps, elles sont plutôt vastes, ce qui permet d’attaquer de différentes manières et de renforcer un gameplay basé essentiellement sur l’utilisation d’un jet-pack (afin de franchir directement un building ou d’esquiver les tirs ennemis), mais aussi sur le sprint pour atteindre des distances éloignées en un minimum de temps.
Section Hate
Mais hélas, le gameplay est pataud à en mourir. Déclencher la course et surtout le sprint prend du temps. Suffisamment pour qu’on vous fasse la peau. Et lorsqu’on tente de s’enfuir par les airs, c’est la visée et sa précision qui ne sont pas d’une grande aide, bien au contraire. On perd rapidement le fil de l’action, ce n’est pas instinctif pour un sou. Même les séquences au sol manquent de dynamisme et d’intuitivité, malgré la possibilité de zoomer et de verrouiller pendant quelques secondes un adversaire. Pour tenter d’améliorer son soldat, on peut faire un détour par l’option "Module" qui permet d’activer divers bonus défensifs, offensifs ou furtifs. Mais peu importe, cela ne change rien au résultat : les joutes sont plutôt ennuyeuses et la grandeur des cartes renforce un peu plus cette sensation d’ennui total. D’un point de vue graphique, Section 8 n’a rien de transcendant. Malgré l’utilisation du moteur Unreal Technology, le jeu flirte du côté de Halo 3 pour ce qui est de la réalisation. Autrement dit, c’est plutôt coloré mais un chouia dépouillé, sans finesse et surtout dépassé visuellement. Côté design, on reste une nouvelle fois dans le classique avec des soldats au character-design vu et revu un millier de fois et qui fait immédiatement référence au premier titre lorgnant vers la science-fiction. Section 8 ne fera donc pas date pour ses qualités visuelles ni même en matière de contenu. Une fois les diverses options multijoueurs passées au crible, on se rend compte que le jeu de TimeGate Studios est plutôt léger, notamment son mode campagne qui s’avère être assez anecdotique. Placé en troisième position du menu principal (c’est dire !), il vous permet d’affronter un groupe de tyrans dénommé le Bras d’Orion afin de sauver les peuples opprimés aux quatre coins de la galaxie. On enchaîne les missions sans grand intérêt car en plus de reprendre le gameplay mou de genou du mode multi, le jeu nous propose d’atteindre des objectifs pour le moins répétitif et sans grande originalité. Résultat des courses : on a comme la vague impression que le solo et le multi, c’est du pareil au même.